Cinéma
Quand l’Anglaise Gemma Bovery et son mari Charles s’installent dans la maison face à la sienne, en Normandie, l’intello bobo devenu boulanger exulte à la seule idée d’un nom si proche de celui de l’héroïne de Flaubert. Il tombe vite sous le charme de la créature qui semble, telle Emma Bovary, victime d’un certain spleen.
Gemma Bovery est née, dans un roman graphique, de l’imagination de l’Anglaise Posy Simmonds, dont un autre livre, « Tamara Drewe », avait déjà fait l’objet d’une adaptation cinématographique (par Stephen Frears, avec déjà, la très sensuelle Gemma Aterton). Séduite « par le ton de l’auteur, entre comédie féroce et formidable ironie », Anne Fontaine, qui a adapté le livre avec Pascal Bonitzer (et Posy Simmonds pour les dialogues en anglais), s’est accordé quelques libertés, en particulier en donnant un rôle plus direct au narrateur, le boulanger. C’est donc Fabrice Luchini qui l’incarne et, s’il est difficile d’oublier l’acteur déclamateur derrière le personnage, il donne sans doute à celui-ci un supplément de drôlerie.
Anne Fontaine, qui aime les personnages ambigus et les situations limites (« Nettoyage à sec », « Perfect Mothers »), sait en tout cas parfaitement jouer des correspondances entre le roman flaubertien et le récit contemporain. Les références sont délicatement suggérées – et justifiées, pour ceux qui ne se souviendraient pas de « Madame Bovary » – et jusqu’à la toute dernière image, on ne devine pas où elle nous emmène. Entre rire et mélancolie, le chemin se parcourt avec plaisir.
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Après « le Grand Soir », Benoit Delépine et Gustave Kervern signent « Near Death Experience », dont Michel Houellebecq incarne le seul et unique personnage, un homme parti dans la montagne pour en finir. « Les Recettes du bonheur », ce sont celles concoctées par Lasse Hallström, qui nous emmène dans le Sud-Ouest de la France en compagnie d’une famille de cuisiniers indiens et d’une restauratrice étoilée jouée par Helen Mirren : une comédie gourmande. « Mademoiselle Julie », la pièce de Strindberg si souvent jouée au théâtre et une quinzaine de fois adaptée au cinéma, est ici proposée par Liv Ullmann et réunit Jessica Chastain et Colin Farrell ; tandis que ressort la version réalisée en 1951 par le Suédois Alf Sjöberg.
Et encore « Sex Tape », vaudeville américain avec Cameron Diaz et Jason Segel (un couple essaie de récupérer la vidéo de ses débats qui tourne sur le Net), et « l’Institutrice », drame israélien de Navad Lapid (une enseignante tente de protéger son élève de 5 ans, poète prodige, d’une société « hypermatérialiste et vulgaire »).
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