Des bénéfices pour tous les profils de seniors

Les clés d’une activité physique adaptée

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Publié le 06/06/2016
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Amélioration de l’équilibre, diminution des risques de sarcopénie, de chute, de fracture, limitation du déclin cognitif, des « accélérations pathologiques » liées au vieillissement, maintien de l’autonomie… Les vertus de l’activité physique sont nombreuses et documentées du côté du patient senior.

En pratique, chez les 55-75 ans, l’analyse du baromètre santé 2010 de l’INPES a montré que 40,2 % d’entre eux affichent un niveau d’activité physique « élevé », 28,1 % un niveau « modéré » et 31,7 % un niveau « limité ». Selon l’étude INCA 2 publiée en 2009 par l’ANSES, moins de la moitié de la population âgée de 55 à 79 ans atteint une activité physique « suffisante ». Plus récemment, une enquête conjointe de la Fédération française de la retraite sportive (FFRS) et de l’IRMES menée en 2015 auprès de 318 personnes de 60 à 69 ans a fait état d’une moyenne de 8 753 pas enregistrés quotidiennement à l’aide d’un podomètre, soit un profil « moyennement actif », avec des écarts de nombre moyen de pas journaliers variant de 267 à 19 239.

Lever les freins

Coordonné par le Pr Daniel Rivière (CHU de Toulouse), un rapport de 2013 relatif aux « dispositifs d’activité physique et sportive (APS) en direction des personnes âgées » a mis en exergue une « difficulté d’accès » des seniors malgré l’offre assez abondante. Parmi les principaux freins évoqués, des contraintes financières et surtout un manque d’information sur les possibilités d’APS permises par l’état de santé du patient âgé. Dans son avis publié en février dernier, l’ANSES recommande d’ailleurs aux professionnels de santé de sensibiliser le patient senior à ce sujet, avec des conseils de pratique d’activité physique adaptée à son profil (sportif régulier ou occasionnel, sédentarité, fragilité, pathologies chroniques, dépendance, handicap…), notamment en termes de progressivité, de moyens de mise en place et de maintien de la pratique, d’objectifs à fixer ou de prévention des risques liés.

Un travail complet

De manière globale, le rapport 2016 de l’ANSES révisant les « repères relatifs à l’activité physique (AP) et à la sédentarité » prône chez les plus de 65 ans de pratiquer des AP sollicitant l’aptitude cardio-respiratoire au moins 30 min/j à intensité modérée ou 15 min/j à intensité élevée. Des activités de renforcement musculaire sont aussi recommandées, au moins deux jours par semaine, « à raison de 8 à 10 exercices répétés 8 à 12 fois chacun », sollicitant « les principaux grands groupes musculaires des membres inférieurs, des membres supérieurs et du tronc ». Des exercices d’équilibre peuvent être intégrés aux activités quotidiennes ou de loisirs, « au moins 2 fois par semaine », tandis que des exercices de souplesse sont recommandés « au moins deux jours par semaine pendant au moins 10 minutes ».

Varier les plaisirs

Que ce soit au domicile, pour se déplacer, dans le cadre de loisirs ou d’activités occupationnelles, toutes les activités physiques comptent. L’important étant de les intégrer dans le quotidien du patient à l’échelle d’une journée. « Les bénéfices sur la santé seront d’autant plus importants que les AP pratiquées seront variées tant dans leur nature que dans leur type », ajoutent les experts de l’ANSES qui insistent par ailleurs sur la notion de plaisir dans l’activité physique et bien sûr, l’importance de « commencer doucement » avant « d’augmenter progressivement l’AP jusqu’à atteindre le niveau recommandé ».

 

David Bilhaut

Source : Le Quotidien du médecin: 9502