Les Anglo-Saxons adorent les histoires vraies, les Américains d’autant plus qu’ils sont parfois en panne de scénarios originaux. Mais l’aventure tragique d’un groupe d’alpinistes sur le Toit du monde en mai 1996 méritait sans aucun doute d’être contée, même si cela exigeait des prouesses humaines et techniques rares. Le film s’appuie notamment sur les livres de deux des survivants, le journaliste Jon Krakauer et l’anatomo-pathologiste texan Beck Weathers, et sur des témoignages, mais toute la lumière n’a pu être faite sur les événements qui se sont produits à plus de 8 000 mètres d’altitude. Le tournage, au Népal à 4 800 m, dans les Dolomites par moins 30°, a été éprouvant, y compris pour les acteurs qui s’étaient entraînés ou avaient, comme Jake Gyllenhaal et Josh Brolin, expérimenté en caisson la sensation d’altitude à 9 000 m. Le réalisateur islandais (et à l’occasion hollywoodien) Baltasar Kormákur avait quant à lui l’expérience des grands froids ainsi que des éléments déchaînés (le film « Survivre » sur un naufragé solitaire).
« Everest » ressemble à un (bon) film catastrophe. On prend les protagonistes alors qu’ils vont embarquer pour le Népal puis on les suivra tout au long de la préparation, de l’ascension et du drame qui va se jouer pendant deux jours. Comme ils sont 34 à tenter l’exploit ce jour-là, des clients de deux expéditions commerciales, on a parfois du mal à distinguer les uns des autres ces barbus engoncés dans leur équipement et savoir qui remonte ou redescend. Mais on suit parfaitement les personnages principaux, dont le guide de l’agence Adventure Consultants incarné par Jason Clarke. Et surtout, avec l’aide de la 3D, on peut, au moins par moments, quasiment éprouver le vertige au-dessus du précipice, le grand froid des violentes chutes de neige, la force de la tempête… Un film spectaculaire, qui a l’intelligence de laisser intacte la question : « Pourquoi y vont-ils ? »
Et aussi cette semaine
« Les Deux Amis » est le premier long métrage de l’acteur Louis Garrel, variations amicales et amoureuses autour du trio qu’il forme avec Vincent Macaigne et l’irrésistible Golshifteh Farahani. Le cinéma hexagonal est aussi représenté par « Une enfance », de Philippe Claudel, sur le quotidien difficile d’un enfant livré à lui-même, film tourné par l’écrivain-cinéaste dans sa ville natale de Dombasle-sur-Meurthe ; « Boomerang », de François Favrat, d’après le roman de Tatiana de Rosnay (un secret de famille, avec Laurent Lafitte, Mélanie Laurent, Audrey Dana) ; « les Rois du monde », de Laurent Laffargue (Sergi López et Éric Cantona se disputent l’amour de Céline Sallette, sorte de western en Lot-et-Garonne) ; « Premiers Crus », de Jérôme Le Maire (Gérard Lanvin et Jalil Lespert père et fils dans un domaine viticole de Bourgogne au bord de la faillite). Côté documentaire, « le Grand Jour », de Pascal Plisson, sur des jeunes (à Cuba, en Mongolie, en Ouganda…) qui tentent de réaliser leurs rêves
Et aussi « Mémoires de jeunesse », de James Kent (la très prometteuse Alicia Vikander fait revivre l’écrivaine féministe et pacifiste Vera Brittain), et « Knock Knock », d’Eli Roth (le pauvre Keanu Reeves aux prises avec deux jeunes filles diaboliques).
Signalons enfin, pour les chanceux qui seront dans la région, le festival du film britannique de Dinard, du 30 septembre au 4 octobre, avec des films en compétition pour le Hitchcock d’or, des avant-premières, des hommages, au romancier et scénariste Hanif Kureishi et à l’acteur Tom Hollander (www.festivaldufilm-dinard.com).
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