Né en en 1965, le Germano-Italien Giulio Ricciarelli, dont c’est le premier long métrage, dit avoir eu « du mal à croire qu’autant d’Allemands, dans les années 1950, n’aient jamais entendu parler d’Auschwitz ». Son film met en scène un jeune procureur (synthèse des trois procureurs qui ont mené l’enquête à l’époque), rigide et manichéen dans sa conception du droit, qui découvre effaré, dans les dossiers et les témoignages recueillis en surmontant moult obstacles, la réalité de l’univers concentrationnaire et les nombreuses participations à l’extermination de masse. Face à lui, les anciens nazis, plus ou moins cachés – beaucoup avaient été réintégrés dans la fonction publique, y compris la justice – ; et tous ceux qui sont convaincus qu’il faut tourner la page, comme cet autre procureur qui interroge : « Voulez-vous que chaque jeune se demande si son père était un meurtrier ? »
Mêlant personnages fictifs et d’autres réels (le procureur général Fritz Bauer et le journaliste Thomas Gnielka), « le Labyrinthe du silence » prend la forme d’un thriller judiciaire, efficace et qui laisse sa place à l’émotion, pour poser la question toujours brûlante de la responsabilité individuelle – « Personne n’a le droit d’être obéissant », dit Fritz Bauer. Les dialogues sont parfois un peu trop démonstratifs, mais c’est pour la bonne cause. S’y ajoute aussi une petite intrigue sentimentale qui permet de respirer. Le rôle principal est tenu par le convaincant Alexander Fehling (vu notamment dans « Inglorious Basterds »), tandis que Gert Voss incarne Fritz Bauer et qu’André Zymanski est Thomas Gnielka.
D’autres nouveaux films
« Le Tournoi », premier film d’Élodie Namer (un tournoi d’échecs à Budapest, avec de jeunes joueurs, leurs codes, la passion mais aussi la fête).
« Nos femmes », d’après la pièce à succès d’Éric Assous, avec Richard Berry (qui signe la mise en scène, comme il l’avait fait au théâtre), Daniel Auteuil et Thierry Lhermitte (un homme qui a tué sa femme au cours d’une dispute demande à deux amis de lui fournir à un alibi ; suspense et rire).
« Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l’existence », du Suédois Roy Andersson, primé au dernier festival de Venise (les vies absurdes d’anti-héros, pour rire noir).
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série