Star aux États-Unis, le psychiatre Irvin Yalom est connu en France surtout par ses livres, essais ou mélanges de réflexion et de fiction, comme « Et Nietzsche a pleuré », « Mensonges sur le divan » ou, dernier en date, « Créatures d’un jour » (Galaade Éditions), placé sous l’égide de Marc Aurèle. Il est le chantre de la thérapie existentielle, qui emprunte à la philosophie, parce que les questions métaphysiques sous-tendent les interrogations des patients – comme celles de chacun d’entre nous.
Journaliste et documentariste suisse, Sabine Gisiger s’est elle-même posée ces questions, notamment après la mort de son père, et a souhaité, grande et louable ambition, « faire un film qui ait un effet cathartique sur les spectateurs », effet qu’elle a elle-même ressenti à la lecture des livres de Yalom, « un film qui entraîne les gens à réfléchir sur eux-mêmes et sur leur existence ».
Rien de lourdement théorique dans cette entreprise. Nous entrons dans l’intimité d’Irvin Yalom, à Palo Alto, en Californie, découvrons sa vie quotidienne, à 80 ans passés, sa famille et ce qui sous-tend son œuvre. Né en 1931 à Washington de parents juifs russes, Irvin a choisi les études médicales parce que, à 10 ans, il avait vu le médecin de famille sauver son père victime d’un infarctus ; et parce que, à l’époque, pour les enfants issus de l’immigration juive qui étaient bons élèves, il n’y avait d’autre choix que de reprendre le « business » familial, en l’occurrence une épicerie, ou de faire médecine (où le quota de juifs était fixé à 5 %...). « Si j’avais su que je pouvais devenir romancier, les choses auraient peut-être été différentes », dit-il aujourd’hui. Quant à la décision de se spécialiser en psychiatrie, elle « vient de la lecture des grands auteurs russes ».
Avec l’art de conter et l’humour chaleureux qui font le sel de ses livres, Irvin Yalom déroule ainsi le fil de sa vie et de ses convictions de thérapeute – entres autres que « c’est le lien qui soigne ». Et c’est un homme heureux que nous rencontrons. CQFD.
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