STÉPHANE BRIZÉ, c’est le réalisateur sensible de « Je ne suis pas là pour être aimé » et « Mademoiselle Chambon ». Un cinéaste du non-dit, des silences, de ce qui s’exprime dans les regards, les gestes, les attitudes. Ici, il orchestre la relation d’un quadragénaire et de sa mère, avec laquelle il a dû retourner vivre à sa sortie de prison. Apparemment, ils ne s’entendent pas. Elle semble dure et lui est écorché, agressif. Mais la mort s’en mêle : la mère, atteinte d’un cancer, envisage un suicide assisté en Suisse.
Le film a été projeté à l’Élysée, en présence du président, à l’occasion de la mission confiée au Pr Didier Sicard sur la fin de vie. Mais attention, prévient Stéphane Brizé, qui dit ne défendre aucune thèse, il ne s’agit pas dans le film d’euthanasie, d’un acte pratiqué par un médecin ou sous son contrôle, mais de suicide assisté. Le cinéaste a découvert ce qui est possible en Suisse avec des associations grâce à un documentaire de 2004 de Stéphanie Malphettes et Stephan Villeneuve, « le Choix de Jean ». Il s’en est inspiré pour les scènes qui montrent avec précision le déroulement du suicide assisté de son personnage.
Difficile de ne pas être touché. Mais l’association de ce réalisme à la fiction du duo du film n’est pas totalement convaincante. Faute de dialogue entre les deux personnages, la caméra se fait insistante là où elle devrait être discrète.
Hélène Vincent et Vincent Lindon sont irréprochables. La première, choisie, entre autres, pour sa façon de ramasser les miettes sur la table, tient avec rigueur un rôle d’autant en plus difficile que la femme qu’elle incarne semble sortie d’une autre époque. Le deuxième joue avec son corps et son visage. Il y a aussi Emmanuelle Seignier, qu’on aurait aimé voir plus longuement.
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