POUR LEUR NEUVIÈME édition, les directeurs du festival d’Avignon, Hortense Archambault et Vincent Baudriller, ont pu s’appuyer sur un artiste qu’ils avaient sollicité il y a longtemps mais qui n’était pas libre les années précédentes. Le Britannique Simon McBurney est en effet un metteur en scène extrêmement aimé et connu partout à travers le monde. Saluons la MC93 de Bobigny, qui a permis au public d’approcher ces extraordinaires productions qui tressent des fils très différents, avec des moyens diversifiés : d’abord d’excellents interprètes, un art de raconter qui n’appartient qu’à McBurney et Robert Lepage, un usage merveilleux de la vidéo, des sons, musiques, lumières. Mais McBurney, formé en France chez Jacques Lecoq, est aussi un artisan magicien qui sait transformer en cheval galopant dans le ciel une armée de chaises de bois.
C’est ce que vous verrez dans la cour d’honneur du palais des Papes dès samedi, si vous avez la chance d’assister à une représentation de « The Master and Margarit ». La production est en langue anglaise. Elle a été donnée au Luxembourg, à Londres, à Madrid, à Vienne. Mais toujours dans des théâtres fermés. Ce qui apparaît c’est que Simon McBurney a pensé le spectacle pour la cour et surtout pour le célèbre grand mur.
Ne déflorons rien de ce travail magistral, mais attendez-vous à quelque fin hallucinante ! « Le Maître et Marguerite » (publié en France chez Robert Laffont) mêle plusieurs histoires. Mikhaïl Boulgakov (189-1940) avait été interdit de toute publication par Staline en 1927. Dramaturge au Théâtre d’art, il composa cette histoire extraordinaire sans songer à la représentation, mais son roman passionne les hommes de théâtre. L’histoire ? Dans les années 1920, le diable vient à Moscou sous l’apparence d’un certain professeur Woland. Il veille étrangement sur un écrivain malade, le Maître, qui travaille à un livre sur Ponce Pilate et Jésus et qui aime une jeune femme, Marguerite. Tout s’emmêle et se télescope, tout a plusieurs sens, tout fascine…
Sur un plateau nu simplement occupé de quelques chaises et d’une table, vous suivrez les aventures haletantes des personnages avec passion. Les comédiens réunis sont remarquables, les mouvements vifs, les images étonnent, tout fascine. Une exceptionnelle entrée en matière pour un très bon cru du festival, qui célébrera les cent ans de la naissance de son fondateur, Jean Vilar. À suivre !
Cour d’Honneur du palais des Papes, à 22 heures du 7 au 16 juillet. Relâches les 9 et 14 juillet.
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