Perte de mémoire. Devoir de mémoire. Comme on peut s'en douter au vu du titre, la mémoire est au centre de « Remember ». Si le film touche à ses « thèmes de prédilection, comment gérer le traumatisme, la mémoire », Atom Egoyan (« De beaux lendemains », « Ararat ») n'en a pas écrit le scénario, signé par le jeune Benjamin August.
La mémoire, ici, est très fragile. Parce que c'est celle d'un vieil homme, Zev : il est atteint de démence et, quand il se réveille le matin, il faut lui rappeler que sa femme vient de mourir. Parce que c'est un survivant d'Auschwitz, et que, pour faire payer les coupables, il faut faire vite, avant que tous disparaissent. Zev va ainsi, à l'instigation de Max, l'un de ses copensionnaires d'une confortable maison de retraite, partir seul à la recherche d'un nazi caché sous le nom d'une victime, un nom porté par quatre personnes en Amérique du Nord.
« Remember » est un road movie qui nous entraîne dans de superbes paysages, jusqu'au Canada et à Las Vegas. Le vieil homme est porteur d'une lettre de Max qui lui rappelle si besoin la tâche à accomplir et les moyens pratiques de le faire. Chaque rencontre lui réserve une surprise, qu'il affronte avec une naïveté et un courage qui doivent aussi à la maladie – c'est l'originalité de cette quête de vieux Nazi déjà souvent traitée au cinéma (« Marathon Man », plus récemment « This must be the Place », pour n'en citer que deux).
Le suspense est au rendez-vous et les rebondissements ne manquent pas – il y en a même peut-être un de trop. Mais c'est le personnage du vieil homme qui convainc. Grâce à l'interprétation de Christopher Plummer, qui rend crédible cet incroyable mélange de faiblesse et de force. Martin Landau, Bruno Ganz, Jürgen Prochnow contribuent eux aussi à montrer que l'âge n'atteint pas le talent, au contraire.
Et aussi cette semaine
Batman (Henry Cavill) contre Superman (Ben Affleck) sous la houlette de Zack Snyder. Julia Roberts et Nicole Kidman dans un remake du film noir argentin « Dans ses yeux » (« Aux Yeux de tous », de Billy Ray). Gérard Depardieu en père de footballeur dans la comédie « la Dream Team » (de Thomas Sorriaux). Et un premier film chinois primé aux festivals de Locarno et des 3 Continents, « Kaili Blues », de Bi Gan.
Signalons par ailleurs le festival Audiovision organisé par l'association Valentin Haüy du 30 mars au 12 avril à Paris, au cinéma UGC Les Gobelins, avec uune trentaine de films diffusé en audiodescription, au prix de 4,50 € la séance (www.avh.asso.fr).
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