Art
Au XVIIe siècle, Rome est la capitale des arts, celle des papes, avec le triomphe du catholicisme après le concile de Trente. Elle est riche de la découverte des antiques et de sa Renaissance, novatrice, avec les frères Carrache et le Caravage. L’exposition présente la Rome du vice et de la misère, celle des artistes qui accourent de toute l’Europe, Français, Espagnols, Hollandais. Ce sont les mêmes artistes, Simon Vouet, Claude Lorrain, Manfredi, Valentin de Boulogne, Nicolas Régnier, Jusepe de Ribera, qui la magnifient et qui en montrent le côté sombre. Et ce sont les mêmes collectionneurs, cardinaux et grandes familles, qui achètent leurs tableaux, quel que soit leur genre, qu’ils cachent pour les plus licencieux dans des cabinets derrière des rideaux.
Tout commence dans les scènes de taverne avec Bacchus, inventeur du vin qui libère les sens et l’énergie créatrice, avec le cadrage serré et le clair-obscur caravagesque. Les Nordiques se regroupent dans la compagnie des Bentvueghels et sont à l’origine des scènes quotidiennes de la vie romaine, les bambochades (du nom de leur représentant le plus célèbre, Pieter van Lear, surnommé le pantin, Bamboccio). La femme est aussi au cœur de ces représentations, tantôt magicienne, avec des références aux traités savants d’occultisme, tantôt prostituée ou diseuse de bonne aventure, dans une société où tout est permis. Les fêtes tournent à la rixe, au vol, parfois aux meurtres.
Il n’y a pas que les artistes et les pèlerins qui viennent à Rome, ses ruines abritent les mendiants, la violence et la prostitution. Ces mêmes artistes les représentent en grand format comme des personnalités, leur donnant une attitude morale ou philosophique, que l’on retrouve avec une certaine mélancolie dans les tavernes après les excès. Le visage innocent du jeune garçon dans « le Concert au bas-relief » de Valentin de Boulogne questionne le chemin à prendre, celui du vice ou de la vertu. Et si ces représentations « d’après nature » avaient un versant moralisateur ?
Petit Palais, du mardi au dimanche de 10 à 18 heures, le vendredi jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 24 mai. Tél. 01.53.43.40.00, www.petitpalais.paris.fr.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série