Cinéma
Deuxième long métrage de Brice Cauvin (le premier, « De particulier à particulier », est sorti en 2006), « l’Art de la fugue » est adapté du roman du même titre du sensible et plein d’esprit Stephen McCauley. Une comédie sentimentale qui met en scène trois frères en difficultés ou interrogations amoureuses. Laurent Lafitte est l’homo apparemment heureux en couple mais qui, peut-être, rêve d’autre chose. Benjamin Biolay est l’aîné, dévasté par le départ de sa femme, et Nicolas Bedos le petit frère, promis à l’une et amoureux d’une autre. Et puis il y a l’amie un peu folle et au fond la plus sage, jouée par une Agnès Jaoui en forme. Et les parents, Marie-Christine Barrault et Guy Marchand. Les comédiens font le sel de ce film qui brode joliment et avec drôlerie sur les sentiments, mais de forme un peu sage.
Beaucoup moins sage mais non moins d’inspiration littéraire, puisque tiré d’un livre du mythique Thomas Pynchon, « Inherent Vice » (« Vice caché ») permet à Paul Thomas Anderson de donner libre court à son imagination de metteur en scène. Dans la Californie psychédélique de la fin des Sixties (1970, précisément), un détective privé hippie, pour lequel Joaquin Phoenix s’est fait une improbable dégaine, mène – plus ou moins – une enquête mêlant femmes fatales, flic brutal et mélancolique, musicien de surf-rock, promoteur corrompu, narcotrafiquants, dentistes très particuliers, entre autres. L’histoire, pas facile à suivre, importe moins, on le devine que l’atmosphère, paranoïa pour le fond, bande dessinée colorée pour le style, et le défilé des acteurs ravis d’être là, Josh Brolin, Benicio Del Toro, Reese Witherspoon, Owen Wilson… En forme de polar, un exercice de style savoureux, voire virtuose, mais qui a ses limites, surtout aux yeux des admirateurs de « Magnolia », « There will be blood » et « The Master ».
Également à l’affiche
On peut découvrir également sur les écrans, sous le titre « Tokyo Blues », une comédie inspirée du livre autobiographique d’Amélie Nothomb « Ni d’Ève, ni d’Adam », qui raconte la rencontre d’Amélie (Pauline Étienne) et d’un jeune Japonais. Pour les amateurs de science-fiction, le nouveau film de Neill Blomkamp, « Chappie », qui a pour héros le premier robot capable de penser et d’avoir des sentiments ; le cinéaste de « District 9 » va maintenant s’attaquer à « Alien », épisode 5. Dans « l’Ennemi de la classe », le Slovène Rok Bicek met en scène des lycéens qui se rebellent contre un professeur après le suicide d’une élève.
Côté documentaires, « la Vie des gens », pour lequel Olivier Ducray a suivi pendant un an, à Lyon, une infirmière à domicile qui s’occupe de personnes âgées et isolées ; « Citizenfour », de Laura Poitras, sur le lanceur d’alerte Edward Snowden, couronné d’un Oscar.
Signalons enfin Extravagant India, le festival du film indien à Paris (Gaumont Champs-Élysées Marignan, jusqu’au 10 mars) et la rétrospective Nagisa Oshima à la Cinémathèque (jusqu’au 2 mai).
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