Les nouveaux CD de David Enhco et Julien Alour

La trompette, une affaire de famille

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Publié le 04/03/2022
La nouvelle génération profite de l'espace laissé vacant par les glorieux aînés disparus pour imposer son style et ses aspirations. Parfois en famille.
David Enhco

David Enhco
Crédit photo : MAXIME DE BOLLIVIER

À 35 ans, le trompettiste David Enhco a déjà une longue histoire musicale derrière lui. Fils de la soprano lyrique Caroline Casadesus, petit-fils du chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus, il avait pour beau-père le violoniste Didier Lockwood et son frère est le pianiste Thomas Enhco. Et c'est tout naturellement que le leader/cofondateur de l'Amazing Keystone Big Band vient d'enregistrer le bien nommé « Family Tree » (Nome/L'Autre Distribution).

Pour ce repas de famille, le remarquable trompettiste a convié notamment, outre son frère et sa mère, un quatuor à cordes, Quatuor Voce, une vocaliste plus jazzy, Célia Kameni, et l'immense et vénérable Michel Portal (clarinette basse). Et comme dans toute réunion familiale, il faut un répertoire pour animer les participants. Ici, entre des compositions originales, sont invoqués pêle-mêle John Lewis (le standard « Django »), la pop music, Francis Poulenc, Guillaume Apollinaire et Claudio Monteverdi. Éclectique, épique et lyrique. En concert le 15 avril au Bal Blomet à Paris.

* Dans la famille Alour, après l'excellente saxophoniste Sophie (Prix Django Reinhardt de l'Académie du Jazz 2020), demandons le frère cadet, Julien. Trompettiste/bugliste et compositeur, le jeune quadragénaire est un partenaire associé déjà à de nombreux projets. Ceux de Rhoda Scott, Robin McKelle, Tony Allen et même… Jean-Louis Trintignant ! Après deux albums comme leader, il vole à nouveau de ses propres pistons dans son dernier CD, « Light In The Box » (Vita Productions/Absilone - Socadisc).

Pour cet épisode, d'une élégante et gracieuse musicalité résultant de compositions originales et d'une grande diversité mélodique, Julien Alour s'est entouré d'une solide et fine équipe inédite, Simon Chivallon (Fender Rhodes), Yoni Zelnik (contrebasse), Élie Martin-Charrière (batterie) et d'une vocaliste raffinée, Camille Bertault. Ce qui est le plus significatif à l'écoute de cette production, c'est l'étonnante complicité entre la trompette et le clavier électrique, rendue encore plus accrocheuse grâce à une sensibilité harmonique réfléchie et sereine. En concert le 24 mars au Studio de l'Ermitage à Paris.

Didier Pennequin

Source : Le Quotidien du médecin