TOURISME - Sur les côtes turques entre mer et montagnes

La Riviera turquoise et ses mille et une merveilles

Publié le 15/03/2012
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FONDÉE au IIe siècle avant J. C. par le roi de Pergame Attale II, Antalya, la « cité de tous les peuples », s’offre si l’on peut dire sur un plateau, puisqu’elle est construite sur une immense plate-forme calcaire à 23 m au-dessus de la mer. Devenue capitale touristique de la «  Riviera turque », qui compte aujourd’hui plus d’un million d’habitants, Antalya évoque un peu les villes balnéaires des côtes de Floride, avec ses immeubles modernes et ses multitudes d’hôtels gigantesques longeant le front de mer.

Entourée de ses antiques remparts, la vieille ville (Kaleici) s’allonge au flanc de la falaise abrupte avec en contrebas son vieux port. Remarquablement protégée et restaurée, constituée de petites ruelles étroites et de maisons ottomanes des XVIIIe et XIXe siècles, elle abrite nombre de monuments, notamment la superbe porte d’Hadrien en marbre, érigée en l’honneur de l’empereur du même nom, de beaux vestiges de temples romains, de belles églises byzantines et nombre de lieux de culte musulmans, dont la mosquée Yivili (1230) aux six dômes et son élégant minaret cannelé en briques rouges et en faïences bleues, jouxtant la tour romaine de l’horloge, et celle de Kesik Minare, dont le minaret tronqué domine les ruines d’une ancienne église bâtie sur les fondations d’un temple romain, reconvertie en mosquée au VIIe siècle.

D’Antalya, on gagne Kemer, petite station balnéaire qui se fond merveilleusement dans un paysage d’immenses plages sablonneuses et de forêts de pins, au pied des monts Taurus. De la marina de Kemer, il faut emprunter une « caïque », petite goélette traditionnelle en bois vernis, pour accéder aux sites archéologiques de Phaselis, d’Aspendos et de Pergé.

La cité des Lyciens.

Phaselis est une antique cité lycienne (les Lyciens, peuple de guerriers et de navigateurs quelque peu pirates, cités par Homère dans « l’Iliade », s’établirent au IIe millénaire avant J. C. le long de la côte méridionale de l’actuelle Turquie). De par sa position privilégiée sur la route maritime reliant la Grèce à la Syrie puis à la Palestine,elle fut durant des siècles le plus important port de l’ouest du pays. Sous la domination des Perses, puis des Athéniens, avant d’accueillir Alexandre le Grand en - 333, ensuite sous celle des Lagides, des Séleucides, des pirates ciliciens, la ville est finalement rattachée à l’empire romain puis conquise par les Seldjoukides turcs en 1158. Elle sombrera ensuite dans l’oubli au bénéfice d’Antalya.

Des Lyciens, qu’Hérodote qualifiait de pirates, il ne reste que peu de choses. Seuls subsistent les vestiges grandioses grecs et surtout romains : la porte d’Hadrien, commémorant la visite de l’empereur en 129, des ruines d’échoppes et de lieux publics, tels les thermes, très bien conservés, trois agoras, un très beau théâtre au milieu des pins et les restes d’un aqueduc qui conduisait l’eau à 30 km de là.

Vestiges gréco-romains.

Pergé, fondée vers 1000 avant J. C, est située à 20 km à l’intérieur des terres, ce qui lui évitait les incursions des pirates. Contrôlée depuis - 546 par les Achéménides, jusqu’aux conquêtes d’Alexandre le Grand, la cité garde l’empreinte de la civilisation hellénistique, comme en témoignent ses murailles et nombre de ses monuments. Le mathématicien Apollonius (- 262 à - 190), élève d’Archimède, y vécut.

Un temps partie du royaume de Pergame, Pergé intégra ensuite l’empire romain. A Pergé la déesse Artémis était particulièrement vénérée. On trouve sa trace sur les monnaies de la ville ainsi que sur de nombreux bas-reliefs et statues. Saint Paul prononça ici l’un de ses premiers sermons. Le site de Pergé est particulièrement intéressant : un théâtre bien conservé, dont la scène est décorée de bas-reliefs en marbre, une élégante porte hellénique flanquée de deux hautes tours, une fontaine monumentale dédiée à Septime Sévère, une longue allée à colonnades et aux trottoirs ornés de mosaïques, une grande agora, des thermes et un gymnase. En dehors des murs d’enceinte, on trouve un théâtre en forme de fer à cheval de 12 000 places et un stade gréco-romain de 25 000 places.

Aspendos, près du village de Belkiz, appartenait aussi au royaume de Pergame, avant de revenir à Rome. Outre d’impressionnants vestiges d’aqueducs, dont l’un, long de 850 m, a conservé sa hauteur d’origine, se trouve le théâtre le plus important et le mieux conservé de toute l’Asie mineure. Construit par l’architecte Zénon au pied d’une colline, au IIe siècle après J. C., ce spectaculaire monument, qui pouvait accueillir 15 000 spectateurs, reste célèbre pour son acoustique parfaite. À l’inverse du théâtre grec, suivant les principes de l’architecture romaine, il forme un ensemble fermé sur lui-même et coupe du paysage environnant. Un diazoma sépare, à mi-hauteur, les gradins surmontés par une galerie voûtée à colonnes et le bâtiment de scène comprend une façade et une estrade avec cinq portes d’accès.

JACQUES CHAMBAZ
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9099