« Pourquoi j’ai pas mangé mon père » : enrôlé dans l’adaptation du roman de Roy Lewis « Pourquoi j’ai mangé mon père », Jamel Debbouze, tout en en préservant l’univers et le ton, s’en est largement écarté pour s’approprier, avec sa verve et son optimisme communicatif, cette histoire d’évolution. Et il a bien fait. Ce film d’animation très réussi a été tourné en performance capture, une première européenne : les acteurs, bardés de capteurs, ont joué les scènes, les personnages animés qu’ils incarnent étant ensuite introduits dans les décors.
Voici donc Jamel dans le rôle d’Édouard, fils aîné mais handicapé du roi des simiens. Rejeté par sa tribu, aidé par son ingénieux ami Ian, il va découvrir le feu, la chasse, l’habitat moderne et bien sûr l’amour, en la personne de Lucy, qu’on ne présente plus. Autour d’eux s’agitent des personnages gentils ou méchants mais toujours rigolos, comme ce Vladimir inspiré de Louis de Funès (hommage à « la Folie des grandeurs »), et des animaux bizarres tels le lapinosaure, la tortruche ou l’oiseau kif kif. Les enfants apprécieront dès 5-6 ans, les plus âgés savoureront le rythme du récit, son humour et, pourquoi pas, le message d’espoir et de foi dans ce qui fait l’humain.
« Lost River » : comme le titre l’indique, le sujet choisi par Ryan Gosling pour ses débuts de réalisateur est sombre. C’est l’histoire d’une ville engloutie, comme celle où l’acteur a grandi, d’une mère célibataire de deux enfants menacée de tout perdre (Christina Hendricks), de bas-fonds où règne la cruauté, avec une boîte de nuit qui s’inspire du Grand-Guignol. Influencé, de son propre aveu, par Cronenberg, Carpenter et Lynch, tournant dans des quartiers de Detroit ravagés par la crise de 2008, Ryan Gosling ne se refuse aucune variation baroque et macabre, avec flammes, violences et flots de sang. Le film, qu’il qualifie de « conte de fées noir », fourmille d’idées et de références : trop pour qu’on se laisse vraiment emporter.
« Cake », ce n’est pas du gâteau : Jennifer Aniston mise à nu, visage marqué de cicatrices, sans maquillage ni coiffure, épaissie par l’arrêt de tout exercice physique imposé par le réalisateur, Daniel Barnz. La Rachel de « Friends », l’héroïne de comédies, telle qu’on ne l’a jamais vue, c’est la curiosité sur laquelle repose le marketing du film. Lequel, heureusement, n’est pas que cela. Claire, brisée physiquement et psychologiquement, est dans une colère et un rejet des autres permanents. Elle est plongée dans le deuil et la souffrance. Jusqu’à ce que le suicide d’une jeune femme qui faisait partie de son groupe de soutien change un peu la donne. Comme on est à Hollywood, tout n’est pas complètement noir et désespéré et le déroulement des événements est un peu convenu. Mais il faut reconnaître que Jennifer Aniston joue bien sa difficile partition, sans abuser du pathos.
Adaptations, exposition
Parmi les autres nouveaux films, deux thrillers adaptés de polars à succès de, respectivement, Gillian Flynn et Jussi Adler-Olsen : « Dark Places », de Gilles Paquet-Brenner, avec Charlize Theron ; « les Enquêtes du Département V : Profanation », du Danois Mikkel Norgaard. « The Humbling », de Barry Levinson avec Al Pacino en comédien suicidaire, s’inspire du « Rabaissement » de Philip Roth. Tandis que « l’Astragale », de Brigitte Sy, avec Leïla Bekhti et Reda Kateb, est, en noir et blanc, une nouvelle adaptation du roman autobiographique d’Albertine Sarrazin. Citons encore un autre polar, « Jamais de la vie », de Pierre Jolivet, avec Olivier Gourmet, un film noir, à l’image « de notre époque très dure ».
Les cinéphiles parisiens ou en visite dans la capitale ne manqueront pas la nouvelle exposition de la Cinémathèque, « Antonioni, aux origines du pop », réalisée grâce aux nombreuses archives acquises par Ferrare, la ville natale du cinéaste, et accompagnée d’une rétrospective complète des films (exposition jusqu’au 19 juillet, rétrospective jusqu’au 31 mai).
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