« Mal de pierres », « Olli Mäki »

La passion contrariée

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Publié le 20/10/2016
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Cinéma-Mal de pierres

Cinéma-Mal de pierres
Crédit photo : STUDIO CANAL

« Mal de pierres » est tiré d’un roman de Milena Agus qui se passe en Sardaigne. Nicole Garcia et son coscénariste habituel, Jacques Fieschi, ont transposé l’action dans la Provence des années 1950, soigneusement reconstituée. Un peu trop soigneusement d’ailleurs, et la première impression est celle d’un film empesé, démodé.

Et puis l’on se laisse prendre par ce puissant portrait de femme enfermée dans un milieu qui ne comprend pas sa conception absolue de l’amour et du désir. Elle-même ne se comprend pas et c’est son corps qui, à travers le mal de pierres, exprime sa souffrance indicible. Elle est alors envoyée pour une longue cure dans un établissement dans la montagne…

Au début, là encore, on peine à associer Marion Cotillard à la toute jeune fille quasi folle de passion. Mais le talent de la réalisatrice et celui d'une actrice plus que jamais vouée à son rôle vont emporter l’adhésion. Avec le soutien de deux solides personnages masculins, joués par Alex Brendemühl (Espagnol de père allemand, il incarnait le Dr Mengele dans « le Médecin de famille ») et Louis Garrel.

L'amour avant la boxe

« Olli Mäki » est le premier long métrage du Finlandais Juho Kuosmanen, né en 1979. À Cannes, il a remporté le prix de la section Un certain regard, Marthe Keller, présidente du jury, louant un film « d'une grâce infinie, d'une originalité incroyable ». La grâce, pour cette histoire vraie d'un boxeur célèbre en Finlande dans les années 1960-1970, c'est le noir et blanc d'images tournées avec une pellicule telle qu'on n'en fait plus ; c'est la maladresse du héros (Jarkko Lahti), pris entre les exigences du match de championnat du monde qu'il prépare et un amour naissant ; c'est la mise en scène qui allie simplicité et recherche de l'humanité des personnages. Pas besoin d'apprécier les films de boxe pour aimer cette œuvre qui dit qu'il faut moins se préoccuper du succès et davantage de la beauté de la vie.

Et aussi cette semaine

Vacances scolaires égal productions grand public : voici Jean Dujardin dans « Brice 3 » et Tom Cruise dans « Jack Reacher : Never Go Back ». Moins convenu, pour un rire grinçant, « le Teckel », de Todd Solondz, quatre sketches autour de la solitude, prix du jury au festival du cinéma américain de Deauville. Pour tout spectateur à partir de 8 ans, un film d'animation franco-suisse primé à Annecy, « Ma vie de Courgette », le destin d'un petit orphelin. Et pour les plus jeunes, « les Trolls », dessin animé musical sorti des studios DreamWorks.

Renée Carton

Source : Le Quotidien du médecin: 9527