Les portraitistes florentins au musée Jacquemart-André

À la cour des Médicis

Publié le 24/09/2015
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Cosme de Médicis à 40 ans, par Bronzino, 1560

Cosme de Médicis à 40 ans, par Bronzino, 1560
Crédit photo : THE ALANA COLLECTION, NEWARK, DELAWARE

Après la mort de Laurent le Magnifique en 1492, c’est la république de Savonarole qui s’installe à Florence et les Médicis n’y reviendront qu’en 1512. Ils seront soutenus par la présence de deux papes Médicis à Rome, Léon X et Clément VII. L’art du portrait va être représentatif de l’évolution de la vie politique et de la société. Il sera servi par les chefs-d’œuvre d’Andrea del Sarto, inspiré par le maniérisme de Michel Ange, alors à Rome, par ses élèves Francesco Salviati et Pontormo, qui aura lui-même comme élève Bronzino, attaché à la cour de Cosme de Médicis.

Le siècle s’ouvre sur les portraits sobres inspirés de Léonard de Vinci et de Raphael. Une manière de témoigner des valeurs républicaines. Mais le retour conflictuel des Médicis sera véhiculé par leurs représentations en armures inspirant force et courage, en vue de leur réhabilitation. Avec l’arrivée de Cosme Ier (1519-1574), c’est le raffinement et l’élégance qui prévalent dans les portraits de cour de Bronzino. Il assure l’image du prince et celle de la dynastie en peignant pour le bureau de Cosme 29 petits portraits de famille sur étain.

Florence est devenue la capitale du grand-duché de Toscane, que le prince s’attache à embellir, au Palazzo Vecchio et avec la construction du palais des Offices et l’achat du Palais Pitti. Mécène, Cosme soutient toutes les formes d’art et la présence de la musique et de la poésie dans les portraits en atteste. L’influence de son épouse espagnole Éléonore de Tolède apparaît dans les représentations des courtisans, où le raffinement des costumes permet de montrer son statut social. Leur fils François Ier fait, lui, le choix des arts décoratifs, qu’il installe dans son studiolo au Palazzo Vecchio et dans la tribune aux Offices.

Le raffinement florentin de ce siècle sera présent en France avec les fresques de Rosso Fiorentino et du Primatice au château de Fontainebleau et la venue de deux reines, Catherine et Marie de Médicis, épouses respectives d’Henri II et Henri IV.

Tous les jours de 10 à 18 heures, le lundi jusqu’à 20 h 30. Jusqu’au 25 janvier. Tél. 01.45.62.11.59, www.musée-jacquemart-andre.com.
Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du Médecin: 9435