« Victoria », « War Dogs »

La comédie, intime ou guerrière

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Publié le 15/09/2016
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Cinéma-Victoria

Cinéma-Victoria
Crédit photo : ECCE FILMS

« La Bataille de Solférino », le premier long métrage de Justine Triet, 38 ans, était plein de promesses. « Victoria » les tient. C'est une comédie qui permet à la réalisatrice « de parler de manière plus gracieuse de (ses) obsessions : la difficulté des relations hommes/femmes, la solitude, les enfants, la justice, l'argent, le sexe ». Oui, il y a tout cela dans cette histoire d'une avocate que sa situation professionnelle « fait imploser ».

On rit de ses efforts pour défendre un ami accusé de tentative de meurtre, pour trouver un homme qui la satisfasse sexuellement, pour sortir de ses problèmes en consultant des psys ou une voyante… Outre le rythme que Justine Triet, admiratrice des comédies américaines classiques, imprime à son film, on aime qu'elle ne s'embarrasse pas de politiquement correct et passe quelques bornes de la décence. Et on applaudit ses acteurs, Virginie Efira, bien sûr, plus à l'aise que jamais, Vincent Lacoste et Melvil Poupaud, pour ne citer que les personnages principaux.

La richesse par les armes

Todd Phillips est le réalisateur comblé de « Very Bad Trip » et ses suites. Avec son principal interprète, Bradley Cooper, il a créé la société de production Joint Effort, qui fait ses premières armes avec « War Dogs », dont le principal intérêt est d'être inspiré par une étonnante histoire vraie. C'est un article du magazine « Rolling Stone » qui a attiré l'attention sur ces deux jeunes gens magouilleurs de Miami devenus milliardaires en vendant des armes, y compris à l'armée américaine, au moment de la guerre en Irak. Les auteurs ont pris des libertés avec la réalité pour faire du film une comédie menée à fond de train, de la Floride au Moyen-Orient et retour. Le duo est incarné par Jonah Hill, qui ne s'embarrasse pas de nuances, et Miles Teller. À suivre sans se poser trop de questions.

Parmi les autres sorties de la semaine, citons « la Taularde », d'Audrey Estrougo, qui enferme Sophie Marceau en prison ; « Clash », de Mohamed Diab (« les Filles du bus 678 »), qui évoque l'Égypte d'aujourd'hui à travers les occupants d'un fourgon de police lors d'une manifestation après la chute du président Morsi ; « Free State of Jones », de Gary Ross, sur un épisode de la guerre de Sécession, avec Matthew McConaughey ; et « Ainsi va la vie », de Rob Reiner, avec Michael Douglas en vieil égoïste qui voit sa vie transformée par l'arrivée d'une petite-fille dont il ignorait l'existence. Sans oublier le nouveau documentaire engagé de Michael Moore, « Where to Invade Next », qui met en valeur des avancées européennes (congés payés, université gratuite, éducation sexuelle à l'école…) dont les Américains devraient s'inspirer.

Renée Carton

Source : Le Quotidien du médecin: 9517