« Elle », de Paul Verhoeven

Isabelle Huppert, la plus subtile

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Publié le 26/05/2016
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Cinéma-Huppert

Cinéma-Huppert
Crédit photo : G; FERRANDIS/SBS PRODUCTIONS

Dans un premier temps, avec l'adaptation du roman de Djian, « Oh… », par un scénariste américain, il a été question d'aller tourner aux États-Unis, là où le Néer landais Paul Verhoeven a connu ses plus grands succès (dont « RoboCop » en 1987  et « Basic Instinct » en 1992). Mais, comme l'explique le réalisateur, « on s'est rendu compte qu'aucune actrice américaine n'accepterait de jouer dans un film aussi amoral ». Et comme Isabelle Huppert avait envie du rôle, il n'y a plus eu à hésiter. Et c'est tant mieux.

Cela commence par un viol. Mais Michèle, qui dirige une société de jeux vidéos, n'est pas femme à se complaire dans le statut de victime. On n'en dira pas plus, car il y a des rebondissements, dans l'action et dans la psychologie de la demi-douzaine de personnages qui gravitent autour de Michèle (l'amie intime, la mère, l'ex-mari, l'amant, le fils et sa compagne, le sympathique voisin et son épouse très catholique). Il y a du sang et des mystères, ce qui fait qu'on peut qualifier le film de polar.

Il dure 2 h 10 et l'on ne s'ennuie pas une seconde, de scène dure à épisode amusant. Et puis, il y a Isabelle Huppert. Verhoeven : « Isabelle n'a peur de rien, n'a de problème avec rien. Elle veut bien tout essayer, elle est d'une audace phénoménale. » Avec une autre qu'elle, reine de l'ambiguïté, on n'aurait sans doute pas cru au personnage.

Et aussi cette semaine

Dans « l'Origine de la violence », Élie Chouraqui met en scène un jeune professeur d'allemand qui se penche sur le passé de sa famille après une visite à Bichenwald (avec Stanley Weber et Richard Berry). Julia Roberts, Jennifer Aniston et Kate Hudson sont les stars de « Joyeuse fête des mères », un film choral signé du spécialiste de la comédie romantique Gary Marshall. Et encore l'humour noir à la danoise avec « Men & Chicken » d'Anders Thomas Jensen, avec Mats Mikelsen, et un documentaire sur le tango avec « Ultimo Tango », de l'Argentin German Kral.

 

Renée Carton
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Source : Le Quotidien du médecin: 9499