Le couloir d'un hôpital, encombré. « Il est à qui ce tétra ? », lance un soignant qui passe par là. En caméra subjective, nous voyons ceux qui se penchent sur le patient allongé là, dont le premier mot sera « 245 », soit le nombre de petits carreaux du plafonnier, qu'il a eu plus que le temps de compter.
Quand on connaît Grand Corps Malade, qui signe, avec Mehdi Idir, son premier film, librement adapté de son livre « Patients » (Éditions Don Quichotte, 2015), on sait que le « tétra » va tant bien que mal être remis sur pied. Le jeune homme qu'un plongeon dans une piscine sans beaucoup d'eau a contraint à renoncer à ses rêves sportifs est devenu un slameur à succès. Et un cinéaste, donc, qui raconte l'année passée dans un centre de rééducation et ceux qu'il y a côtoyés (tétra, paraplégiques, traumatisés crâniens…), la plupart s'en étant bien moins sortis que lui.
Si l'on ne peut douter du réalisme de la description et de la véracité des situations décrites, on est loin du documentaire. « Patients » est centré sur les relations entre ces grands blessés vus au-delà de leur handicap, dans leur identité profonde et leurs parcours particuliers. Tandis qu'un humour plus ou moins noir, toujours vif, met la bonne distance entre les drames évoqués et les spectateurs.
Mieux encore, les idées de mise en scène et la direction d'acteurs bien choisis (Pablo Pauly, Soufiane Guerrab, Moussa Mansaly, Franck Falise…) donnent un ton original à cette histoire de renaissance et de courage. Qui fait du bien.
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