Art
Après les premières photos, les dessins et peintures d’enfance, Henri Cartier-Bresson entre en 1926 dans l’atelier d’André Lhote et fréquente les surréalistes. Inspiré par le Paris d’Atget, il retient de ce dernier le sens de la composition dans ses vitrines de magasin et des surréalistes les objets, mannequins et enseignes. Mais en 1930, lors de son voyage en Afrique, c’est le style Nouvelle Vision, hérité du constructivisme russe et du Bauhaus, qu’il utilise dans ses compositions géométriques en plongée.
C’est seulement à son retour qu’il décide d’être photographe, achète son premier Leica et produit son œuvre la plus abstraite au cours de voyages en Europe. Surréaliste, il attend le hasard d’un mouvement devant un arrière-plan choisi pour sa structure et sa texture. Comme l’arrivée de passants à la gare Saint-Lazare ou un coup de vent devant l’Italien qui lit son journal. Il questionne l’imagination dans ses objets empaquetés et fait place à l’inconscient dans ses rêveurs aux yeux clos. De retour du Mexique et des États-Unis, en 1936, il s’engage auprès des communistes dans ses reportages. Couronnement de Georges VI où seul le peuple est présent, visages de la pauvreté des rues, premiers congés payés et nouveau temps libre du Front Populaire. Conscient que les films ont plus d’impact que les photos, il devient l’assistant de Jean Renoir et glorifie dans ses documents les Républicains espagnols et les prisonniers de retour d’Allemagne.
Les années Magnum et les photoreportages pour les magazines internationaux commencent en 1947. Il colle alors à l’histoire – les funérailles de Gandhi en 1948, la Chine à l’arrivée de Mao, la Russie en 1954 –, toujours avec une grande intelligence de la situation et une réelle économie de l’image. En parallèle, il mène un travail social personnel sur le développement de la société de consommation, montrant l’homme au travail, représentant le pouvoir.
Les années 1970 sont plus méditatives, inspirées par le bouddhisme. Il reprend le dessin de son enfance dans ses autoportraits en noir et blanc et dans l’instantané, comme un clin d’œil à ses photos.
Avec les 500 photos, dessins, peintures, films et documents présentés au Centre Pompidou, issus des quelque 30 000 de sa Fondation, c’est une vision d’ensemble qui apparaît. Elle éclaire d’un nouveau regard ses images, dont on pouvait avoir, au-delà de leur perfection iconique, la perception temporelle ou géographique qui prédominait de son vivant. Chaque œuvre, présentée ici dans son contexte, constitue un témoignage du XXe siècle, sur 70 ans.
Centre Pompidou (tél. 01.44.78.12.33, www.centrepompidou.fr), tous les jours, sauf le mardi, de 11 à 23 heures, jusqu’au 9 juin.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série