Un espace dégagé entouré de chaises sur lesquelles les comédiens proposent à quelques spectateurs de s’assoir, comme ils le font eux-mêmes. Roland Timsit, qui signe la mise en scène et joue l’un des personnages, a choisi d’éclairer les trois mouvements de la pièce de Naomi Wallace avec fermeté.
On connaît l’Américaine en France. Elle a commencé par écrire des poèmes, puis des pièces et des scénarios. Il y a trois ans, elle est entrée au répertoire de la Comédie-Française avec « Une puce, épargnez-la », étrange titre pour une intrigue se déroulant à Londres sur fond de peste. « La Carte du temps » a été créée au festival Avignon off en 2013.
C’est une pièce en trois mouvements, légèrement démonstrative. Dans « Entre ce souffle et toi », on découvre une infirmière israélienne (Lisa Spatazza) face à un père palestinien (David Ayala), qui est persuadé que les poumons de son fils, tué par les soldats israéliens, ont été greffés à cette jeune femme. Un balayeur d’origine marocaine (Abder Ouldhaddi) intervient et allège un peu la pesante situation.
Suit « Un état d’innocence », qui se déroule dans un zoo de Rafah, détruit par Tsahal. Une femme palestinienne (Afida Tahri) vient parler au gardien (Oscar Copp). Elle, dont la fille a été tuée et le mari emprisonné, a bercé dans ses bras un soldat israélien blessé à mort par un snipper. C’est peut-être ce gardien, qui est donc sans doute un fantôme. Un tiers intervient (Roland Timsit).
Tout cela est évidemment un peu lourd. Le jeu sauve tout et en particulier la magnifique présence de David Ayala, que l’on retrouve dans le troisième volet, « Un monde qui s’efface », un monologue dans lequel on découvre un jeune Irakien, passionné d’oiseaux, qui entreprend de parler d’aviculture mais qui est rattrapé par les souvenirs affreux de la mort de sa grand-mère et de son meilleur ami pendant la deuxième guerre du Golfe.
Il y a dans ce spectacle quelque chose de touchant. Mais, malgré la belle traduction de Dominique Hollier, on ne peut s’interdire de trouver la pièce très démonstrative et taillée dans de très bons sentiments, même si aucun personnage n’est donné d’un bloc et si l’on saisit la complexité de chacun. Le plaisir vient du jeu, excellent, répétons-le.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série