Huppert, Orelsan, Lelouch et les autres

Famille, duos et couples

Publié le 10/12/2015
Article réservé aux abonnés
" Back Home »

" Back Home »
Crédit photo : JAKOB IHRE/MOTLYS

« Back Home » : Joachim Trier a appelé son film « Louder than Bombs », ce « Plus fort que les bombes » reflétant pour lui « le décalage entre les petits tracas du quotidien familial et la vie professionnelle d’une mère dont le métier est photographe de guerre ». Mais comme il ne s’agit en rien d’un film de guerre, il a été décidé pour la sortie en France, après les attentats du 13 novembre, de le rebaptiser « Back Home ».

Car, comme pour beaucoup d’œuvres sélectionnées cette année à Cannes, le sujet en est la perte, le deuil. La mère (Isabelle Huppert), photographe de guerre, donc, est morte dans un accident qui pourrait être un suicide, trois ans auparavant. Une exposition de ses photos réunit le mari (Gabriel Byrne) et les deux fils, l’un qui vient d’être père (Jesse Eisenberg), l’autre adolescent réfugié dans ses jeux vidéos (Devin Druid).

Le scénario, autour du thème de la famille, est plutôt conventionnel mais il y a de très beaux moments de mise en scène. Le cinéaste norvégien d’« Oslo, 31 août » sait nous faire entrer dans l’intimité de ses personnages avec une construction éclatée, entre la mère qui revit dans des flash-back et dans des rêves, le père qui cherche à comprendre son plus jeune fils, l’aîné qui entame une nouvelle vie familiale. Les acteurs sont impeccables.

« Comment c’est loin », du rappeur Orelsan (avec Christophe Offenstein) : comédie semi-musicale dans laquelle Orelsan et son compère des Casseurs Flowters, Gringe, se mettent en scène. Orelsan apparaît comme un gentil garçon, qui a du mal à dire non, qui préfère la musique à l’ambition d’une quelconque carrière, mais est plutôt en mal d’inspiration. Les deux compères traînent, sur le chemin du centre commercial, chantent, riment, rappent. Cela ne fait pas de mal à trois mouches, contredit l’image de violence que certains ont voulu donner du rappeur et fait un premier film sympathique, à défaut d’être bouleversant de force et d’originalité.

« Un + Une » : Claude Lelouch nous emmène en Inde pour suivre l’histoire d’amour d’un compositeur de musiques de films volage (Jean Dujardin) et de la femme (Elsa Zylberstein) de l’ambassadeur de France (Christophe Lambert). Un road-movie sentimental dans un pays dont, dixit le réalisateur, « on ne revient pas indemne ». Autre couple, dans « Vue sur mer », Angelina Jolie se filme avec son mari Brad Pitt, soit un couple en crise dans une petite ville en France dans les années 1970.

« Au cœur de l’océan » : Ron Howard revisite l’histoire vraie qui a inspiré « Moby Dick », l’affrontement en 1820 du baleinier « Essex » et d’une baleine gigantesque. « Béliers », prix Un Certain Regard à Cannes : en Islande, deux frères qui ne se parlaient plus depuis quarante ans, doivent s’unir pour sauver leurs béliers.

« Belle et Sébastien, l’aventure continue » : Christian Duguay signe le deuxième volet des aventures cinématographiques du garçon orphelin et de sa chienne, dans les Alpes en 1945. Et aussi, pour les plus jeunes, de l’animation, « Oups ! J’ai raté l’arche… ».

Renée Carton

Source : Le Quotidien du Médecin: 9457