LA PREMIÈRE surprise, quelques minutes avant d’atterrir, est de découvrir les vagues se briser sur des côtes de sable noir. Aux alentours de l’aéroport international de Keflavik, le sol sombre et sec donne l’impression d’arriver au milieu d’un désert. C’est l’histoire d’une île à côté de la plaque, ou plutôt de deux. La plaque continentale qui porte l’Amérique du Nord s’écarte progressivement de la plaque européenne, au rythme de 2 cm par an. Des siècles durant, la tectonique a façonné cette île de 100 000 km2, ses glaciers, ses volcans et ses sources d’eau chaude.
Avant de s’aventurer au cœur du pays, un détour s’impose au Blue Lagoon, célèbre station thermale, à une quinzaine de kilomètres de l’aéroport. Quoiqu’artificiel, ce lac creusé au milieu des champs de lave permet de s’offrir un instant de détente dans une eau chargée en silice dont la température oscille entre 36 et 39 degrés. Vous êtes prêt à prendre la route. Le terme est bien choisi, puisque l’Islande ne dispose que d’une voie de circulation principale, la route n°1, qui fait le tour de l’île et relie la plupart des zones habitables. Quelques pistes traversent l’intérieur du pays, le plus souvent inhabité, qui ne peuvent être empruntées que par des véhicules 4x4, pour permettre le franchissement des gués.
Direction le sud, à la découverte de la forte activité volcanique de l’île, où reposent les célèbres Eyjafjallajökull, « le glacier des montagnes proches des îles », et Katla, situé sous le gigantesque glacier de Mýrdalsjökull. Au terme de plusieurs heures d’ascension, les pentes recouvertes d’un tapis de lichen laissent place à un paysage lunaire. Nous grimpons au sommet d’un mont et observons sur les flancs de l’Eyjafjallajökull les restes de la coulée de magma du printemps 2010, toujours fumantes.
Après quelques heures de marche, le sol rocailleux sur lequel repose un fin tapis mousse verte, offre un écrin aux camarines, sous-arbrisseaux persistants dont les baies noires sont proches de la myrtille. La végétation se fait rare.
Jökulsárlon, le palais des glaces.
En aval du glacier Mýrdalsjökull, petit détour par le village de pêcheurs de Vik, 300 habitants, réputé pour sa production de pulls en laine. L’endroit est connu pour être le plus humide d’Islande. Bingo : la pluie se met à tomber à notre arrivée. Nous découvrons les falaises de Dýrhólaey en arpentant les vastes plages de sable noir, fruits des nombreuses éruptions sous-glaciaires. Le vent joue sa partition sur les magnifiques orgues basaltiques qui ornent la côte de Reynishverfi.
Nous entamons un circuit au milieu des cascades sur la piste F249 et débouchons sur le gigantesque canyon Stakkholtsgja. Étroite sur environ 2 km de long, cette gorge se termine par une magnifique cascade. L’eau se fraie partout un chemin en Islande. Sur le chemin du retour, un arrêt s’impose à l’impressionnante chute de Skógafoss, 62 m de hauteur. Nous poussons à l’est à Jökulsárlon, où nous découvrons une nouvelle facette de l’Islande. Au pied du glacier Vatnajökull, des icebergs dérivent jusqu’à l’océan voisin. Quelques phoques passent la tête hors de l’eau pour apprécier ce spectacle féerique. Sur la côte, de surprenantes fleurs jaunes trouvent la force d’émerger pour apporter une touche de couleur à cette vaste étendue sombre.
Prêts à affronter le vent et la pluie, nous nous rendons aux grandioses gorges de Fjadrárgljúfur, formées pendant l’ère glaciaire et creusées par l’eau sur 100 m de profondeur. Pendant les deux km que dure la traversée, nous tentons sans succès de discerner un troll qui habiterait dans ces roches isolées. La légende islandaise veut qu’ils ne sortent que la nuit tombée, pour éviter de se transformer en pierre au contact de la lumière du soleil.
Nous achevons notre périple au cœur de l’Islande sur les massifs multicolores de Landmannalaugar, au parc national de Skaftafell. De nouveau, nous nous délassons dans des sources d’eaux chaudes. L’activité volcanique a forgé des paysages spectaculaires, des cratères rougeâtres, des montagnes de rhyolite, des vallons et des champs de cendre. Impossible de rester insensible au charme de ce pays qui souffle incessamment le chaud et le froid.
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