À TANGER, la mort d’un patriarche – joué avec gourmandise par Omar Sharif – est l’occasion de retrouvailles et de règlements de comptes familiaux. Rien de nouveau sous le soleil, fut-il marocain, mais la réalisatrice de 37 ans, qui signe son deuxième long métrage après « Marock », met en scène ses personnages, trois sœurs et leur mère, avec empathie, finesse et tendresse et évoque avec intelligence l’évolution du monde arabe et plus particulièrement la situation des femmes et leur place dans la société.
Le film est un quasi huis-clos dans une superbe demeure sur les hauteurs de la ville, pendant les trois jours que la tradition musulmane prévoit pour des funérailles. La plus jeune des sœurs arrive des États-Unis après plusieurs années d’absence. La perte du père, qui imposait sa loi, entraîne des interrogations et des confrontations qui réveillent des douleurs du passé. Le film glisse vers le mélodrame, presque la tragédie antique, heureusement l’humour a généralement le dernier mot. Car ces jeunes femmes ne s’empêchent pas de bousculer les règles, même celle qui est la plus croyante. « Dans cette société sous contrôle, souligne Laïla Marrakchi, la transgression est leur seul moyen de s’exprimer. »
On est ainsi en permanence, c’est ce qui fait le prix du film, entre les larmes et le rire, les cris et les embrassades. Un patchwork auquel les actrices donnent réalité et épaisseur : l’Arabe israélienne Hiam Abbass, qu’on ne présente plus (« la Fiancée syrienne », « les Citronniers »...), l’actrice-réalisatrice libanaise Nadine Labaki (« Caramel », « Et maintenant, on va où ? »), la Belge au père marocain Lubna Azabal (« Exils », « Incendies », « Goodbye Morocco ») et la jeune Morjana Alaoui, cousine de la réalisatrice, qui a débuté dans « Marock ». Un émouvant et vibrant quatuor.
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