Cinéma
« The Theory of Everything » (celle qui concilie relativité et mécanique quantique) : tel est le titre original de ce biopic de Stephen Hawking, qui s’appuie sur l’autobiographie de sa première épouse, Jane. Le titre français, plus mièvre, préfère faire référence au livre le plus célèbre de l’astrophysicien, « Une brève histoire du temps ».
L’histoire d’un des plus grands cerveaux de notre temps est d’autant moins banale qu’il est atteint d’une sclérose latérale amyotrophique (maladie de Charcot ou de Lou Gehrig) qui le condamnait à court terme, diagnostiquée à 21 ans. Il en a aujourd’hui 72 et, bien qu’en fauteuil roulant et dépendant d’un ordinateur pour communiquer, continue à mener de front vie de famille et voyages et conférences.
L’angle choisi pour cette production britannique, qu’Hawking dit sur Facebook avoir beaucoup appréciée, est plutôt romanesque. Deux jeunes gens se rencontrent à Cambridge, tombent amoureux et vont triompher des controverses scientifiques et surtout des obstacles liés à la terrible maladie. Si les scènes mélodramatiques sont quelquefois un peu trop appuyées, le travail scientifique est montré avec finesse sans prendre le spectateur pour un ignare. Mais c’est surtout l’énergie du personnage qui séduit, son humour qui semble pouvoir faire oublier les pires difficultés. L’interprétation d’Eddy Redmayne (« les Misérables », notamment) y est aussi pour beaucoup. « Par moments, j’ai cru que c’était moi », affirme Hawking, toujours pince-sans-rire. Le corps, la voix : une performance d’acteur.Et un rôle à oscar (cinq nominations pour le film, dont celle de Redmayne, déjà titulaire d’un Golden Globe).
Milliardaire et coach sportif
Très apprécié à Cannes, où il a obtenu le prix de la mise en scène,« Foxcatcher » a été inspiré à Bennett Miller (réalisateur du « Truman Capote » incarné par Philip Seymour Hoffman) par l’histoire authentique et très américaine du milliardaire John Eleuthere du Pont et des champions de lutte qu’il avait pris sous son aile. Steve Carell est étonnant dans le rôle du magnat excentrique, tandis que Channing Tatum et Mark Ruffalo se sont efficacement initiés à la lutte gréco-romaine. Que l’on s’intéresse ou non à ce sport, on est fasciné par ce drame aux ressorts psychologiques complexes, que le réalisateur et les acteurs ont l’intelligence de ne pas simplifier. La mise en scène, ample et lyrique quand il le faut, donne sa chance à chacun sans laisser deviner ce qui va se jouer. Essayez de ne rien savoir sur ce qui s’est passé, vous n’en serez que plus séduit.
À voir aussi cette semaine
« Discount », une comédie sociale engagée de Louis-Julien Petit. « Disparu en hiver », thriller de Christophe Lamotte, avec Kad Merad et Géraldine Pailhas. « Rendez-vous à Atlit », de Shirel Amitai, avec Géraldine Nakache, Yael Abecassis et Judith Schemla (trois sœurs en Israël pour vendre la maison héritée de leurs parents, en 1995, au moment où Yitzhak Rabin est assassiné). Et encore, pour les amateurs d’action, « Taken 3 », avec Liam Neeson, et pour les admirateurs de Johnny Depp, à leurs risques et périls, « Charlie Mortdecai », une comédie loufoque.
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