Steve Jobs, le cofondateur d’Apple, mort en octobre 2011, était un génie, au moins du marketing, auquel notre mode de vie actuel, mobile et connecté, doit beaucoup. Comment faire passer à l’écran cette révolution et résumer une vie faite de rebondissements techniques et économiques ? Partant de la biographie de Walter Isaacson, mêlant faits réels et imaginaires, Danny Boyle (oscar du meilleur réalisateur pour « Slumdog Millionaire ») et Aaron Sorkin (la série « À la Maison blanche », le scénario oscarisé de « The Social Network ») ont trouvé la solution : faire de Steve Jobs un personnage shakespearien et le mettre en scène en trois actes (le lancement du Macintosh en 1984, du NeXTcube en 1988 et de l’iMac en 1998), avec des personnes importantes de sa vie.
On se croirait au théâtre, avec la dramatisation, les personnages récurrents, les mouvements d’une rare précision dans un décor chaque fois unique (une grande salle de spectacle, avec ses coulisses, dont l’Opéra de San Francisco pour le deuxième acte). C’est pourtant du vrai cinéma, avec des angles, des cadres, des lumières maniés avec virtuosité par un Danny Boyle accentuant encore le rythme vif des échanges verbaux imaginés par Aaron Sorkin.
C’est aussi un bonheur d’acteurs. Michael Fassbender, plus qu’à l’aise dans la peau de ce visionnaire caractériel. Kate Winslet, méconnaissable et impressionnante dans le rôle de la directrice du marketing. Jeff Daniels ou Seth Rogen (Steve Wozniak), pour ne citer qu’eux.
Un seul bémol. Pas moyen d’échapper à la séquence d’émotion familiale à laquelle les Américains semblent tellement attachés. Une sorte d’happy end, qui, véridique ou non, apparaît trop belle et jure avec les références shakespeariennes.
Souffre-douleur
L'autre événement cinématographique de la semaine est bien sûr « Chocolat », le film de Roschdy Zem qui fait revivre Rafael Padilla, fils d'esclave né à Cuba, devenu le clown Chocolat, le premier artiste noir en France. Il connut un énorme succès à la Belle Époque, grâce au duo formé avec Footit –
l'Auguste souffre-douleur et le clown blanc –, avant de connaître des difficultés, rattrapé aussi par les discriminations, et de mourir dans la misère en 1917. Ce sont les producteurs Éric et Nicolas Altmayer qui ont lancé le projet, d'après la biographie de l'historien Gérard Noiriel, avec l'ambition d'un film populaire avec grand spectacle, émotion, souffle. Omar Sy et James Thierrée, dont on connaît les inventifs spectacles mêlant cirque, théâtre et musique, y forment le couple central, entourés de Clotilde Hesme, Olivier Gourmet, Frédéric Pierrot, Noémie Lvovsky, entre autres.
On peut signaler aussi, parmi de nombreuses sorties, « Préjudice », premier long métrage d'Antoine Cuypers, avec Nathalie Baye en mère abusive d'un garçon trentenaire perturbé, une production belge prix du public au festival Premiers Plans européens d'Angers.
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