À Paris, à la Fondation Louis Vuitton

Des emblèmes de la modernité

Publié le 30/04/2015
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Edvard Munch, " le Cri », 1893

Edvard Munch, " le Cri », 1893
Crédit photo : MUNCH MUSEUM, OSLO

La Fondation Louis Vuitton a réalisé un tour de force en réunissant des œuvres exceptionnelles en provenance des plus grands musées internationaux. C’est le fait de Suzanne Pagé, directeur artistique de la Fondation, qui prépare cette exposition depuis plusieurs années, mais aussi de l’engagement de la Fondation dans l’art contemporain au cours de nombreuses expositions. Au-delà de ce « juste retour », les tableaux, souvent par série, sont associés en quatre séquences de manière très subtile, créant des correspondances, des dialogues, des filiations artistiques.

La première séquence est expressionniste, autour des questions existentielles de la vie, avec l’angoisse du « Cri » de Munch et d’un autre de Bacon, la solitude de « l’Homme qui marche » de Giacometti, les ravages du temps des portraits d’Hélène Schjerfbeck, pour finir avec l’homme sans visage de Malevitch.

Méditation pour la deuxième séquence. Face à la nature, avec « les Nymphéas » de Monet, « les Dunes » de Mondrian, les lacs du Finlandais Gallen-Kallela et ceux d’Hodler et de Nolde. Face à l’abstraction, avec « le Carré, le Cercle et la Croix noirs » de Malévitch, les « Compositions » de Mondrian, « la Colonne sans fin » de Brancusi et une « lumière intérieure » de Rothko. Contemplation et plaisir chez Bonnard et dans les portraits de Marie-Thérèse des années 1930 de Picasso, où transparaissent bonheur et douceur.

Dynamisme et vie moderne pour la troisième séquence, popiste, avec les reprises de bandes dessinées de Picabia, une société nouvelle chez Léger, le sport avec « l’Équipe de Cardiff » de Robert Delaunay.

La dernière séquence est organisée autour de la présence de la musique tout au long du siècle. Référence essentielle chez Kandinsky, intégrée dans le futuriste « Bal Tabarin » de Severini comme dans les modulations de Kupka, elle traverse le siècle avec Matisse, de « la Danse » de 1910 à son dernier collage, « la Tristesse du roi », vieux et toujours musicien.

Ces tableaux clefs sont des références dans l’histoire de l’art. Ici, alors qu’ils sont très connus par leurs reproductions, ils créent l’émotion et tissent des liens entre eux et avec la création artistique contemporaine.

Fondation Louis Vuitton, les lundi, mercredi et jeudi de 11 à 20 heures, le vendredi de 11 à 23 heures, les samedi et dimanche et jours fériés (sauf le 1er mai) de 10 à 20 heures. Jusqu’au 6 juillet. Tél. 01.40.69.96.00, fondationlouisvuitton.fr.
Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du Médecin: 9408