Des associations en colère

Publié le 29/01/2015
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Les agendas d’accessibilité programmée (Ad’AP) ont provoqué l’exaspération des associations de personnes handicapées et âgées.

L’Association des paralysés de France (APF), l’Union des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (UNAPEI), la FNATH, l’Association pour l’intégration des personnes handicapées moteurs (ANPIHM), l’Association de défense des polyhandicapés (Adepo) et l’association Les Droits du piéton ont déposé un recours devant le Conseil d’État contre l’ordonnance relative à l’accessibilité. Elles l’accusent d’ouvrir des délais « inacceptables » et d’introduire une dérogation supplémentaire (le refus de la copropriété) jugée trop complaisante. « On perd tous les ERP dans les copropriétés ! » redoute Nicolas Mérille, conseiller national accessibilité à l’APF.

Des médecins sidérants

Les réticences, voire l’hostilité, des médecins à l’égard de leurs obligations de mise aux normes ont « sidéré » les associations, de l’aveu de Nicolas Mérille. « C’est honteux que des syndicats de médecins qui ont prêté le serment d’Hippocrate puissent appeler à la désobéissance civile et refuser ne serait-ce que d’étudier la faisabilité technique et économique de la mise aux normes de leur local », dénonce le responsable de l’APF. « On sait qu’on ne peut pas aller partout. Mais rien, pas même les visites à domicile, ne devrait les exonérer de considérer la question ! » poursuit-il.

« La colère des médecins ne s’explique que par une grande méconnaissance de la législation, affirme Arnaud de Broca, secrétaire général de la FNATH et vice-président du collectif interassociatif sur la santé (CISS, usagers). Avec un nouvel échéancier et des dérogations prévues en cas d’impossibilité technique ou financière, les Ad’AP sont la moins mauvaise des solutions bien qu’on la trouve trop souple ».

Certains points restent flous, aux yeux des représentants associatifs. « Avec les Ad’AP, nous avons perdu en précision. Par exemple, un signe distinctif suffit pour identifier une surface vitrée. Mais qu’est-ce qu’un "signe distinctif" ? », s’inquiète le président de la Fédération des aveugles et handicapés visuels de France Vincent Michel. Tous attirent l’attention sur les autres aspects de l’accessibilité, qui doit aussi s’étendre aux équipements médicaux et à la formation des soignants.

C.G.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9382