Comme l’explique le Dr Roland Noël, généraliste et président du GEM, près de 450 médecins écrivent régulièrement de la fiction ou de la poésie, avec toutefois une moyenne d’âge et un nombre de retraités en forte progression.
Dans le même temps, les jeunes médecins n’ont plus, contrairement à leurs aînés, de bagage littéraire acquis pendant leurs études secondaires : le « renouvellement » est donc plus difficile. Il n’en reste pas moins que les médecins sont de plus en plus nombreux à écrire ; si certains sont persuadés d’égaler Maupassant ou Flaubert, mais sont les seuls à le croire, d’autres font preuve d’un réel talent que le GEM entend justement soutenir et promouvoir. Toutefois les écrivains médecins qui atteignent une « renommée médiatique » restent peu nombreux.
Le groupement aide aussi les médecins à trouver des éditeurs, car « ils se font souvent avoir dans ce domaine », explique le Dr Madeleine Kahn, auteure de nombreux récits, romans et ouvrages historiques. « Trop pressés, ils ne savent pas comment procéder », déplore-t-elle, même si quelques maisons d’édition, fondées par des médecins, travaillent plus particulièrement avec eux.
Écrire, un moyen de décompresser
Pour beaucoup de médecins, écrire est un moyen de décompresser et de sortir de leur monde habituel. Toutefois, ce dernier n’est jamais loin, à l’image du burn out à l’hôpital vécu par un gériatre (Dr François de la Fournière, Pau ) ou de la maltraitance dans les EHPAD, mariant récit romancé et autobiographie (Dr Alain Tarate, Strasbourg). Le GEM, qui organise ses matinées littéraires à travers toute la France, a profité de son étape à Strasbourg pour mettre en avant les médecins écrivains alsaciens. Parmi ceux-ci, le Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre réanimateur dans une clinique strasbourgeoise, a déjà publié 8 romans, dont l’avant dernier aborde d’ailleurs, sous forme d’un récit policier fort bien construit, les problématiques contemporaines de la procréation assistée et de la gestation pour autrui.
Plusieurs membres du GEM ont présenté leurs œuvres à leurs confrères lors d’une séance de lecture, qui suivait la remise des prix de la nouvelle et de la poésie. Les lauréats de cette année sont les Drs Bernard Cartier et Jean-Pierre Brunet, ainsi que le Pr Michel Germain, qui ajoute désormais l’écriture poétique à une impressionnante bibliographie scientifique. Comme lui d’ailleurs, un certain nombre d’universitaires retrouvent, au-delà de leurs ouvrages médicaux, le plaisir de la plume et des belles-lettres.
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