Le plus populaire des compositeurs allemands est né le 16 décembre 1770 à Bonn et mort à Vienne le 26 mars 1827. Courte vie pour une œuvre si considérable, dont quasiment tout est passé à la postérité. Influencé par le classicisme viennois de Haydn et Mozart, Beethoven a vite développé un style très personnel dans le contexte des révolutions européennes et des Lumières.
Sa biographie mérite d’être connue, pas forcement avec l’ouvrage qui fait autorité depuis la fin des années 1960, le « Beethoven » de Jean et Brigitte Massin (Fayard), sauf à vouloir revivre sa vie en temps réel. Plutôt avec la « Vie de Beethoven » de Romain Rolland (Omnia), qui n’a pas pris une ride depuis sa parution en 1903, portrait historique et psychologique plus parlant que les considérations de la musicologie moderne.
Pour fêter avec un peu d’avance cet anniversaire, on vous propose, après son unique opéra, « Fidelio » (« le Quotidien » du 17 avril), trois enregistrements parus récemment. Certes pas ses œuvres les plus célèbres, comme la 9e Symphonie, immortalisée par le film de Stanley Kubrick « Orange mécanique », ni la « Missa Solemnis », ni le concerto « l’Empereur » ou la « Sonate au Clair de Lune ». Mais un sommet tout de même, les trois dernières de ses « 32 Sonates pour piano », ensemble connu sous les numéros d’opus 109, 110 et 111.
Jusqu’à une époque récente, cet Everest du piano du XIXe siècle était rarement joué in extenso dans les salles de concert. Plusieurs pianistes s’y sont risqués : Rudolf Serkin, Claudio Arrau et Maurizio Pollini. Ce dernier vient d’en réaliser un nouvel enregistrement « live » lors de concerts à Munich pour Deutsche Grammophon. À ce stade de sa longue et magnifique carrière, on attendait bien du pianiste italien septuagénaire cette vision d’une grande maturité, sans excès de tempi, avec une sonorité pleine et sereine. Ce magnifique ensemble, d’une belle cohérence, s’impose dans la discographie plus que riche de ces trois sonates et dans celle d'un pianiste qui a beaucoup enregistré Beethoven (1 CD Deutsche Grammophon).
Journal intime
À l’opposé de la forme sonate, les « Bagatelles » sont de courtes pièces que Beethoven a composées tout au long de sa vie, comme un journal intime. Des pièces de circonstance, parmi lesquelles figure la célébrissime « Pour Élise », reflétant l'évolution du compositeur du classicisme viennois au style propre de sa maturité.
Chacun a souvent pour référence les enregistrements par lesquels il a découvert une œuvre. Pour nous, le champion incontesté de ces trois cahiers était le pianiste américain Stephen Bishop-Kovacevich, qui les a enregistrés pour Philips en 1973. Aujourd’hui, Tanguy de Williencourt en propose une intégrale, avec huit pièces s’y apparentant retrouvées entre-temps. C’est un bain de fraîcheur qu’offre le jeune pianiste français, avec un enthousiasme romantique et une vision d’ensemble, réalisant l’exploit de jouer ces morceaux comme un cycle, qui s’écoute d’un bout à l’autre avec fascination (1 CD Mirare).
Moins connus et recherchés, les « Lieder » de Beethoven sont d’inégale valeur. Certes, « Adelaïde » et le cycle « À la bien-aimée lointaine » figurent au menu de tous les chanteurs de ce répertoire. Dietrich Fischer-Dieskau en avait fait une intégrale avec Hartmut Höll en 1984 pour EMI. Le baryton allemand Matthias Goerne, qui s’est illustré dans les lieder de Schubert, Schumann et Mahler, a pour sa part relevé la gageure d’une sélection. Il aurait sans doute fallu un accompagnateur plus mature que le jeune Jan Lisiecki pour donner à ce choix de 23 Lieder plus de relief. Goerne est un chanteur qui pêche parfois par expressionnisme. On l’a trouvé bien en retrait dans ce premier enregistrement pour la firme allemande, à laquelle, on l’espère, il réserve de belles surprises (1 CD Deutsche Grammophon).
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