Cinéma
Ce sont les Chinois, sans doute admirateurs de « l’Ours » et de « Deux Frères » (l’histoire de deux tigres nés du côté d’Angkor), qui sont venus chercher Jean-Jacques Annaud pour adapter un best-seller publié en 2004, « le Totem du loup ». Le livre, inspiré à l’auteur, Jian Rong, par sa propre expérience, conte l’histoire d’un « jeune instruit » de Pékin envoyé comme berger en Mongolie intérieure pendant la révolution culturelle, qui va se prendre de passion pour la région et élever en cachette un loup ; hommage à la nature, alors que le pays est aux prises avec d’énormes problèmes de pollution, il a fait polémique en Chine mais conforte les réformistes qui plaident pour une autre politique environnementale et la préservation des espaces naturels et des espèces sauvages du pays.
Toujours est-il que le cinéaste de « l’Amant » (lui toujours interdit en Chine) a relevé le pari, malgré les prévisibles immenses problèmes d’un tournage sur place, loin de la civilisation, dans le froid ou la grande chaleur de la steppe, avec des dizaines d’animaux difficilement contrôlables (le Canadien Andrew Simpson, le plus grand dresseur de loups, s’est installé pour deux ans en Chine). Le résultat est à la hauteur du défi. Dans de magnifiques paysages, l’aventure initiatique du jeune Chen Zhen (Shaofeng Feng, vu dans « Lust, Caution » et « Détective Dee 2 ») et de son loup est racontée avec rythme et souffle, les courses spectaculaires des animaux alternant avec les scènes plus intimes de la vie des nomades. En 3D, un film ambitieux et lyrique, qui nous emmène ailleurs tout en posant des problèmes très contemporains : une combinaison devenue plutôt rare.
Quatre oscars
Très loin de la Mongolie encore sauvage, Hollywood, où « Birdman », du Mexicain Alejandro Iñárritu, l’a emporté dimanche lors de la cérémonie des Oscars. Une comédie noire et poétique dans laquelle Michael Keaton, le « Batman » de Tim Burton, il y a vingt ans, incarne une star sur le retour, célèbre pour un rôle de superhéros, qui tente de relancer sa carrière au théâtre. Tourné comme un long plan-séquence, avec une caméra virtuose, le film a reçu, outre l’oscar meilleur film, les oscars de la réalisation, du scénario original et de la photographie (pour Emmanuel Lubeski).
Et aussi
Parmi les autres films à l’affiche, citons « Loin de mon père », de l’Israélienne Keren Yedaya, lourd, éprouvant mais fort. Un couple, une jeune femme en surpoids, qui se fait vomir et se scarifie, un homme d’âge mûr. En fait une fille et son père pour raconter, d’après un roman, l’enfermement de l’inceste. Le spectateur est enfermé avec l’héroïne, même quand elle sort sur la plage. On étouffe, on a presque envie de s’échapper du film. La réalisatrice impose des scènes sexuelles courtes mais dures.
Tenteront également de se faire une petite place sur les écrans : « Hungry Hearts », de Saverio Costanzo, le drame d’un jeune couple ; « la Duchesse de Varsovie », de Joseph Morder, avec Alexandra Stewart en grand-mère juive qui porte un lourd secret ; « Annie », nouvelle version de la comédie musicale, avec Quvenzhané Wallis, dans le rôle de l’orpheline très futée, Jamie Foxx et Cameron Diaz ; « À 14 ans », premier film d’Hélène Zimmer, sur trois jeunes adolescentes ; et « Projet Almanac », avec des garçons qui jouent à leurs risques et périls avec une machine à remonter le temps.
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