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Publié le 08/06/2017
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Cinéma-Ali

Cinéma-Ali
Crédit photo : DR

« Ali, la chèvre et Ibrahim »

Loin du nouveau réalisme qui a marqué le cinéma égyptien des années 1980, le jeune (39 ans) cinéaste Sheif El Bendary, qui signe son premier long métrage, a choisi la fable pour évoquer son pays et surtout sa ville, Le Caire. Son analyse est pessimiste, sur la violence d'une société écrasante et l'impossibilité d'exprimer sa colère, mais son film est optimisme, montrant qu'il est possible de trouver sa voie et la liberté.

Ali, qui voue un amour inconditionnel à sa chèvre, et Ibrahim, ingénieur du son qui souffre d'épouvantables acouphènes, se rencontrent chez un guérisseur et entreprennent un voyage qui les conduira à Alexandrie et au Sinaï. Les épisodes, aux couleurs burlesques, poétiques, voire fantastiques, se succèdent tandis qu'on plonge, bruits et musiques à l'appui, dans la vérité de la vie égyptienne d'aujourd'hui.

« Le Jour d'après »

Un homme, libraire, sa nouvelle employée. Il avait une liaison. Sa femme la découvre. En séquences dans le désordre, sans qu'il soit toujours facile de s'y retrouver, le Coréen Hong Sang-soo signe en noir et blanc un film bavard - à la Rohmer, ce qui est un compliment -, au charme duquel on succombe sans trop s'en apercevoir. L'interprète principale Kim Min-hee, vue et appréciée dans « Mademoiselle », est il est vrai vive et charmante. Elle serait la muse du cinéaste, qui aurait mis un peu de sa vie dans ce chassé-croisé temporel amoureux.

Et aussi

« Comment j'ai rencontré mon père », comédie de Maxime Motte avec Isabelle Carré et François Xavier Demaison, met en scène un enfant africain adopté qui, rencontrant un migrant, se met en tête qu'il s'agit de son père biologique.

« HHhH », l'adaptation en anglais, à l'américaine, du roman de Laurent Binet sur l'attentat en 1942 contre Reinhard Heydrich, « le boucher de Prague », incarné par l'Australien Jason Clarke. « The Wall », film de guerre de Doug Liman, sur un soldat américain coincé face à un tireur d'élite irakien. « A Serious Game », de Pernilla August, mélodrame dans la Suède du début du XXe siècle. Et bien sûr « Wonder Woman », la superhéroïne, qui va aider les Alliés pendant la première guerre mondiale – la superproduction fait un malheur aux États-Unis mais est boycotté dans certains pays arabes en raison de la nationalité israélienne de son interprète principale, Gal Gadot.

Troisième volet de la « trilogie du mal » de Barbet Schroeder (après les films consacrés à Amin Dada et Jacques Vergès), « le Vénérable W » se penche sur les persécutions dont sont victimes les Rohingyas, la minorité musulmane de Birmanie, et interroge l'un des principaux prêcheurs de haine, le moine bouddhiste Ashin Wirathu.

Des festivals

Le Nouvel Odéon accueillera du 14 au 20 juin le festival Cinéma(s) d'Iran, avec de jeunes réalisateurs et acteurs, un panorama de « l'amour à l'Iranienne », avant et après la révolution, et un hommaghe à Kiarostami (www.cinemasdiran.fr).

Vitrine mondiale du cinéma d'animation, le festival d'Annecy aura lieu du 12 au 17 juin, avec la Chine pays à l'honneur, 10 longs métrages en compétition, la réalité virtuelle et l'animation érotique… (www.annecy.org).

Le Champs-Élysées Film Festival, « voyage cinématographique entre la France et les États-Unis », se tiendra du 15 au 22 juin et, pour la première fois, les soirées d'ouverture (« Florida Project » puis concert Zombie Zombie) et de clôture (« My Cousin Rachel », concert de Cléa Vincent et The Pirouettes) seront ouvertes au public. Présidé par Randal Kleiser et Pierre Lemaitre, le festival proposera des films en compétition (productions indépendantes), des avant-premières en présence des équipes, une escale à La Nouvelle Orléans… (www.champselyseesfilmfestival.com).


Source : Le Quotidien du médecin: 9587