Tourisme - À Marrakech, dans les riads Angsana de la Médina

Dans les jardins secrets de la ville rouge

Publié le 13/10/2011
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IL Y A 900 ans, l’environnement, désertique et sauvage, de la future capitale du Sud marocain, fondée sous la dynastie des Almoravides, était si peu engageant que ses rares habitants la baptisèrent du nom de Marrakech, déformation de « hâtes-toi, passe ton chemin ». Très vite métropole d’échange, la grande cité du Sud transformée en oasis avec ses palmeraies, sa végétation luxuriante, ses fleurs ses arbres fruitiers et ses multitudes de jardins aux milles couleurs entourant ses palais et mosquées devint l’une des plus célèbres villes impériale du royaume chérifien.

Surnommée « la ville rouge » en raison de la couleur de ses murs de terre rougeâtres, vieux rose et orangé, Marrakech reste imprégnée de magie orientale. À l’ombre du minaret de la Koutoubia, l’emblématique mosquée, chef-d’œuvre d’art hispano-mauresque édifié en 1158, qui surplombe la ville du haut de ses 70 m, s’étale, aux portes de la médina, la célébrissime place Jemaa el-fna, théâtre d’une permanente agitation. Entourée de maisons d’échoppes, de restaurants et d’hôtels, la place s’anime dès le petit matin avec ses marchés colorés de fruits de légumes, d’herbes médicinales et de bimbeloteries orientales. Après la brève accalmie de midi et sa chaleur assoupissante, l’animation reprend de plus belle avec ses pittoresques spectacles de rues, charmeurs de serpents, dresseurs de singes, diseurs de bonne aventure et traditionnels porteurs d’eau harnachés de leurs baudriers de cuir et de coupelles de cuivres étincelantes. Au coucher du soleil, la place se transforme en gigantesque restaurant en plein air, où, éclairé par les lueurs tremblantes des lampes à acétylène, on déguste brochettes de mouton ou de poissons dans, les effluves parfumés d’amandes grillées, d’épices et de pain chaud.

Rêve orientaliste.

Dans le dédale de ruelles parfumées d’épices fourmillant de trésors cachés derrière l’écran des murs délabrés, on accède au cœur de la médina. Entre les échoppes d’un boucher et d’un cordonnier, un couloir sombre s’ouvre soudain sur un riad, avec son patio agrémenté d’une fontaine ombragée d’arbres fruitier et de plantes odorantes. Signifiant à l’origine « le jardin », le mot riad désigne par extension les demeures traditionnelles des médinas construites autour d’un jardin.

Largement inspirées par l’atrium des villas de l’Hispania romaine, que les Arabes découvrirent lors de la conquête de l’Espagne, ces habitations bourgeoises, qui se comptent par centaines, expriment toute la richesse et le raffinement de l’architecture marocaine. Passé le patio et son bassin orné de stuc sculpté et de marqueteries, de faïences polychromes, on pénètre dans un univers tout en voûtes, en niches et en recoins. Chambres lovées aux fenêtres doublées de petits volets intérieurs, aux murs enduits de tadelaghk (mélange de chaux de pierres finement broyées, de pigments colorés de savon noir) et aux plafonds de bois sculpté et peints ; moucharabiehs de cèdre évoquant le mystère des harems et petits balcons ouverts sur des terrasses jardins d’où dégoulinent en cascades plantes et fleurs odorantes. Souvent reconvertis en maisons d’hôtes, certains de ces petits palais cachés, admirablement bien restaurés, illustrent à merveille les rêves orientalistes les plus fous.

Tous situés au cœur de la médina, les six riads d’Angsana, petits joyaux raffinés, sont sans conteste les havres idéaux pour découvrir la ville rouge et ses trésors. Dans un cadre digne des toiles orientalistes de Delacroix, l’Angsana Riad Si Saïd plonge d’emblée l’hôte dans l’ambiance des vieilles demeures marrakchie, avec sa cour jardin datant de 1880, aux sols et murs ornés de zellij, ses salons avec cheminée décorés de livres sa piscine de céramique turquoise, ses belles et vastes chambres et suites, sa piscine de céramique turquoise, son hammam, sa terrasse et son excellent restaurant de gastronomie marocaine.

Opérant comme un seul et unique hôtel, les Riads Angsana offrent à leurs hôtes la possibilité, tout en séjournant dans le riad de leur choix, de dîner dans un autre, gastronomie marocaine ou thaïe ou d’apprécier un soin spa dans un troisième. Cerise sur le gâteau, chaque riad met à la disposition de ses hôtes un assistant personnel pour organiser son séjour : réservation au spa, shopping dans les souks ou passionnantes incursions dans la très riche vie culturelle et artistique de la ville. Comme la découverte de Gueliz, le quartier moderne fondé par Lyautey, avec ses larges avenues bordées d’immeubles blancs et d’élégantes villas entourés de jardins fourmillant de boutiques tendances de cafés à la mode et de galeries d’art, dont le superbe Matisse Art Gallery, la plus ancienne galerie d’art de la ville, qui expose des peintres orientalistes du début du XXe et des artistes contemporains. Ou encore une halte à Dar Cherifa, la plus ancienne habitation de Marrakech, qui expose dans sa cour baignée de lumière des artistes marocains et internationaux. Là, autour d’un thé à la menthe, un artiste bienveillant vous initiera à votre demande, durant deux heures à l’art délicat de la calligraphie arabe.

JACQUES CHAMBAZ
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9024