À BIENTÔT 60 ans, dont quarante de carrière, John Scofield a exploré tous les styles de musiques : du jazz de ses débuts au jazz fusion, appris auprès de Miles Davis dans les années 1980, en passant par le jazz-funk et soul, le blues et le gospel du terroir, voire la country music. Pour son nouvel album, « A Moment’s Peace » (Emarcy/Universal), le guitar hero adulé et respecté a décidé de se plonger dans un répertoire de ballades. Avec une solide équipe de copains habitués aux plus exigeants – Larry Goldings (piano/orgue), Scott Colley (contrebasse) et Brian Blade (batterie) –, il a revisité, entre des compositions personnelles, les univers de John Coltrane, des frères Gershwin, du tandem Lennon/McCartney, déjà magnifiés par des vocalistes de légende. Et là, la six cordes du maître improvisateur trouve toute sa dimension, devenant tour à tour chantante, charmante et sublimement lyrique. De beaux moments musicaux.
À 27 ans, Gerald Clayton a de qui tenir : il est le fils du contrebassiste et chef d’orchestre John Clayton et le neveu du multisaxophoniste Jeff Clayton. Pianiste influencé par la famille mais aussi par Oscar Peterson et Monty Alexander, il a été plusieurs fois sélectionné pour les Grammy Awards dans les catégories jazz et récompensé pour son travail au sein du groupe familial, The Clayton Brothers. Le jeune homme vient de sortir « Bond - The Paris Session » (Emarcy/Universal), enregistré au Studio de Meudon en trio – Joe Sanders (contrebasse) et Justin Brown (batterie) –, dont le répertoire balance entre mélodies jazz et standards (Jerome Kern) et titres originaux. Un riche matériau permettant au leader virtuose et à ses acolytes de laisser libre court à leur très riche imagination et inventivité mélodique. Le jazz sublimé et honoré, plutôt que la tendance actuelle d’emprunter au rock ou la pop.
Kyle Eastwood*, également, a de qui tenir, avec un père célébrissime, grand amateur de jazz et de ses héros et dont les films les films ont pour directeur musical Lennie Niehaus, un saxophoniste-alto et compositeur de bientôt 82 ans, figure majeure du jazz West Coast des années 1950. Compositeur et bassiste, le fils de Clint, qui partage son temps entre les États-Unis et la France, vient d’enregistrer, AU cœur du vignoble bordelais, « Songs From The Chateau » (Candid/Harmonia Mundi). À la tête d’un quintette où règnent les souffleurs (Graeme Blevins, saxophones, et Graeme Flowers, trompette), le leader délivre une musique binaire énergique, puissante, surtout rythmée, parfaitement adaptée à l’air du temps, plutôt urbain et musclé, voire agressif.
Né en août 1939, Edward « Butch » Warren est un vétéran des années 1950/1960 et particulièrement du label Blue Note, pour lequel il a participé à de nombreuses séances historiques comme contrebassiste au sein d’une rythmique « maison » (Sonny Clarke, piano, Billy Higgins, batterie) pour accompagner notamment Dexter Gordon, Herbie Hancock et Joe Henderson, avant de rejoindre Thelonious Monk. Des ennuis de santé entameront sa carrière, qui redémarre cependant grâce à de jeunes musiciens français, comme Pierrick Menuau (saxes). D’où cet enregistrement live à Radio France en 2010, « French 5TET » (Black & Blue/Socadisc), qui offre la possibilité de redécouvrir un contrebassiste à la facture, au son et au jeu classiques, entouré de certains des meilleurs post-hard boppers de l’Hexagone, sur des standards et thèmes originaux. Un come-back mérité en forme de réhabilitation.
* Paris, Duc des Lombards, du 19 au 23 juillet, 20 heures et 22 heures.
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