AVEC « SERBIS », le Philippin Brillante Mendoza nous entraînait dans le petit monde d’un cinéma porno. Avec « Kinatay », qui a obtenu au festival de Cannes le prix de la mise en scène, l’ambiance est non moins glauque et l’on va sombrer dans l’horreur la plus basse. Attention, elle n’est pas gratuite. Le cinéaste s’inspire de l’histoire vraie d’un étudiant en criminologie entraîné dans un « massacre » (c’est le sens du mot kinatay) parce qu’il s’est joint à un gang de Manille pour gagner un peu d’argent.
Le cur du film est le récit, vu par les yeux innocents du jeune homme et presqu’en temps réel, de l’exécution et du démembrement d’une prostituée qui n’a pas respecté les règles.
Mendoza explique que, tout comme ce personnage principal, « nous sommes piégés, nous, spectateurs, à la fois victimes et complices », comme nous le sommes « des horreurs qui agitent le monde » et dont nous devenons les complices, selon lui, si nous nous bornons à en être les témoins. Ce n’est pas faux. Sauf que le spectacle qu’il nous propose, justement parce qu’on sait qu’il peut être réel et même qu’il l’a été, est insupportable et, bien que filmé de nuit avec peu de lumière, donné à voir non sans complaisance.
La question est une nouvelle fois posée. Le cinéma, ce n’est pas que du divertissement. Il est aussi source d’enrichissement et de réflexion. Mais doit-il être pour autant une punition, même administrée avec talent ?
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