« Braquage à l'ancienne », « En amont du fleuve »

Avec style

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Publié le 04/05/2017
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Ciné-Braquage à l'ancienne

Ciné-Braquage à l'ancienne
Crédit photo : ATSUSHI NISHIJIMA

Braquage à l'ancienne ? Braquage des temps modernes et de la mondialisation, plutôt. Où l'on voit trois octogénaires spoliés de leur retraite par la délocalisation de leur ancienne entreprise et les mauvaises manières de leur banque et qui imaginent un casse pacifique pour ne pas se retrouver sur la paille et sans toit. D'ailleurs, au titre français, « Braquage à l'ancienne », on préfère nettement le titre original, « Going in Style », qui dit bien que le casse importe beaucoup moins que ceux qui vont l'organiser… en toute honnêteté.

On suit les trois amis dans leur vie quotidienne et familiale du côté de Brooklyn. Zach Braff, l'acteur de « Scrubs » devenu réalisateur (« Garden State »), les filme avec tendresse et un humour légèrement décalé. Ce n'est pas le film du siècle, ni de l'année, mais il sort des stéréotypes hollywoodiens.

Des trois acteurs, Morgan Freeman est le plus jeune (il n'aura 80 ans que le 1er juin). Michael Caine et Alan Arkin, 84 et 83 ans, n'en saisissent pas avec moins de vitalité et de gourmandise leurs rôles. Et l'on retrouve avec plaisir Ann-Margret, Matt Dillon ou Christopher Llyod.

Si dans « Braquage à l'ancienne », l'aventure est au coin de la rue, avec « En amont du fleuve » elle est dans la nature sauvage de Croatie. Mais elle est surtout psychologique : dans le huis-clos de leur embarcation qui remonte la rivière, deux demi-frères qui ignoraient jusqu'il y a peu l'existence l'un de l'autre, révèlent leurs blessures.

Le film, écrit par Marion Hansel avec l'écrivain Hubert Mingarelli, dont elle avait adapté deux nouvelles pour « Noir Océan », est âpre, tendu, frustrant. On n'est pas dans « Délivrance », même si le suspense de certaines situations peut y faire penser. Outre la beauté des paysages, il faut apprécier le jeu volontairement brut d'Olivier Gourmet et de Sergi Lopez.

Et aussi

Un thriller horrifique, « Get out », premier film de l'humoriste Jordan Peele (un jeune noir rencontre la famille de son amie blanche, pour le pire). Un film catastrophe, « Tunnel », du Coréen Kim Seong-hun (un homme enseveli dans un tunnel). Un drame, « De toutes mes forces », de Chad Chenouga (un lycéen cache à ses copains qu'il vit désormais dans un foyer). Un portrait, « Emily Dinckinson. A Quiet Passion », de Terence Davies (la vie de la poétesse américaine).

Renée Carton

Source : Le Quotidien du médecin: 9578