ARTS - CIMAISES

1925, quand l’Art déco séduit le monde

Publié le 07/11/2013
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Crédit photo : MOBILIER NATIONAL/PH. SEBERT

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Crédit photo : DR

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Crédit photo : THE ESTATE E. BLUMENFELD

PARIS

L’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels, à Paris, en 1925, marque l’apogée du style Art déco, qui rayonne entre les deux guerres (1919-1940). Ses emblèmes, le pavillon de l’ambassade française qui réunit tous les grands décorateurs, à commencer par Ruhlmann, et celui du tourisme, construit par Robert Mallet-Stevens. Géométrie simple, raffinement des formes et des matières. Architectes et décorateurs travaillent avec tous les métiers d’art pour développer ce style, qui touche aussi la mode, les cinémas, l’automobile, l’aviation, les paquebots... Il est porteur de modernité, alors que la femme s’émancipe, et son industrialisation touche un large public et conquiert le monde (Brésil, États-Unis, Vietnam, Shanghai, Casablanca, Tokyo, où le gendre de l’empereur se fait construire une villa moderniste). Dans l’exposition, maquettes et dessins d’architecture, mobilier, peintures, sculptures et objets d’art, films en décrivent toute la richesse.

Cité de l’architecture et du patrimoine (Palais de Chaillot, tél. 01.58.51.52.00, www.citechaillot.fr), tous les jours sauf le mardi de 11 à 19 heures, le jeudi jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 17 février.

Erwin Blumenfeld (1897-1969)

Ce sont ses couvertures de mode inventives et colorées pour les magazines « Vogue » et « Harper’s Bazaar » des années 1950 qui sont les plus connues. Les 300 dessins, photographies et photomontages exposés révèlent l’artiste dada, surréaliste, satirique (photomontages d’Hitler, dès 1933) et même amateur d’architecture (la cathédrale de Rouen et la tour Eiffel). Ainsi se tisse le fil d’Erwin Blumenfeld (1897-1969), juif berlinois exilé aux États-Unis en 1941. Après un passage dada aux Pays-Bas, où son esprit caustique et inventif associe dessins, caricatures et collages, il revient à Paris, où il expérimente toutes les techniques de laboratoire pour ses photos surréalistes, pour les portraits (Cecil Beaton) et pour les nus. Influencé par Man Ray, il joue des cadrages, contrastes et solarisation. Des femmes mystérieuses recouvertes de voiles, il passe aux photos de mode, qui, on le découvre grâce à cette exposition, ne sont qu’un prolongement de ses années de recherche. Un parcours à retrouver dans son autobiographie « Jadis et Daguerre » (Robert Laffont, 1975, La Martinière, 1996).

Jeu de Paume (place de la Concorde, tél. 01.47.03.12.50, www.jeudepaume.org), du mardi au dimanche de 11 à 19 heures, le mardi jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 6 janvier.

LILLE

Daniel-Henry Kahnweiler et ses peintres

Pour ses 30 ans, le LaM retrace l’histoire de la galerie Louise Leiris et de son fondateur, le premier marchand des cubistes, Daniel-Henry Kahnweiler (1884-1979). Il rend aussi hommage à ses généreux donateurs, Roger Dutilleul et Jean Masurel, qui, fidèles à l’homme, ont constitué leur collection avec lui avant de la donner au musée. Kahnweiler ouvre sa galerie en 1907 avec Braque et Picasso, avant d’accueillir Fernand Léger, Juan Gris, Henri Laurens ; l’établissement sera mis sous séquestre pendant la guerre du fait de l’origine allemande de son propriétaire. Le marchand ouvre en 1920 la galerie Simon avec le surréaliste André Masson. Lorsqu’il est à nouveau contraint de quitter Paris en 1940, Louise, fille naturelle de sa femme et épouse de l’ethnologue Michel Leiris, rachète le fonds. De retour dans la capitale, Kahnweiler continuera à animer la galerie et sera à partir des années 1950 le marchand exclusif de Picasso.

LaM, Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut (tél. 03.20.19.68.68, www.musee-lam.fr), du mardi au dimanche de 10 à 18 heures. Jusqu’au 12 janvier.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9278