Pour la CSMF et le Syndicat national des médecins concernés par la retraite (SN-MCR), « il est temps d'agir » en matière de retraite des praticiens libéraux en augmentant le montant de l'ASV (dit aussi PCV, prestations complémentaires vieillesse, qui représente 34 % en moyenne de la pension).
Les deux syndicats justifient cette revendication par les projections favorables – actualisées mi-mars – de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf) au sujet des prestations du régime ASV. « Ces projections indiquent clairement la possibilité d’une revalorisation du montant de la pension dans ce régime spécifique, sans augmentation du taux de cotisation. Les réserves de ce régime restent constamment positives à l’horizon 2040-2070, dans les différentes hypothèses », martèlent les deux organisations.
Selon ces anticipations financières, basées sur des hypothèses de hausse de la valeur du point en miroir de l'inflation (soit +4,3 % en 2023, +4,2 % en 2024, +3 % en 2025 et +2 % en 2026), les réserves du régime ASV diminueraient légèrement entre 2023 (700 millions d'euros) et 2030 (429 millions d'euros) pour remonter ensuite et atteindre environ « une année de prestations en 2037 » (1,8 milliard), puis plus de deux années en 2040 (4 milliards) et même cinq années en 2044/2045 (plus de 9 milliards).
Inflation et revalo promise
Depuis janvier 2022, dans un contexte de forte inflation, une seule hausse de la valeur du point ASV de 1,06 % est intervenue, après celle de 0,40 % en 2021. Les médecins avaient touché rétroactivement ce rattrapage 2022 sur leur pension de janvier 2023, soit 120 euros de bonus moyen… Ce coup de pouce sur le point ASV pour 2022 n'était pas une surprise en soi puisque la retraite de base (CNAVPL) avait déjà elle-même fait l’objet d’une augmentation équivalente de la valeur de son point de 1,10 % en début d’année (suivie d’une hausse de 4 % depuis juillet 2022).
Mais quid pour l'année en cours ? Fin novembre 2022, dans une lettre à l'ensemble des syndicats médicaux représentatifs, le ministre de la Santé s’était engagé sur une « nouvelle revalorisation » de l'ASV en 2023, qui « tiendra compte du contexte de l’inflation », sans en dire plus. Cette promesse n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. C'est sur ces bases que la CSMF et le SN-MCR réclament aujourd'hui « une hausse de la valeur de service du point de l’ordre de l’inflation ». Au-delà, François Braun a appelé de ses vœux un « travail plus structurel sur l'avenir de ce régime », en lien avec la Carmf, le ministère et l'Assurance-maladie, afin de garantir sa pérennité.
Les syndicats s'impatientent aussi au sujet du décret concernant l’exonération des cotisations Carmf en 2023 pour les médecins libéraux en cumul activité retraite, actée dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2023. « Cette mesure destinée à inciter les médecins à maintenir une activité en cumul, ne peut actuellement être mise en œuvre, déplore la CSMF, et ce retard dessert son objectif. »
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