C'est un revirement et un durcissement. Après analyse « minutieuse » du projet de loi de réforme des retraites, et malgré la publication par le ministère de « cas types » (6 profils de médecins) jugés « très optimistes », le Syndicat des médecins libéraux (SML) considère désormais que le compte n’y est pas et appelle à son tour la profession à la grève ce lundi 3 février.
ll rejoint dans cet appel les organisations du collectif SOS Retraites qui mobilisent depuis plusieurs mois – dont la FMF, l'UFML-S et Le BLOC pour les médecins.
Repoussoir
Pour la centrale du Dr Philippe Vermesch, les médecins libéraux sont les « grands perdants » de la réforme, même si le gouvernement prétend le contraire.
Au regard des paramètres examinés par le SML, rien ne va plus. Le régime universel conduira « dans tous les cas de figure à une baisse significative du niveau des retraites et cela dans des proportions inacceptables », un « repoussoir » à l’installation des jeunes.
L’instauration envisagée d’un régime supplémentaire obligatoire ? Il ne permettra « hélas pas de combler la différence et de garantir le maintien du niveau actuel des retraites », calcule le SML. De surcroît, aucun engagement écrit n’a été donné…
Le syndicat avait par ailleurs réclamé que la part de l'ASV soit augmentée pour tous les médecins conventionnés (secteur I et secteur II). Là encore, « aucune réponse n’a été apportée à cette demande pourtant légitime ».
Pour toutes ces raisons, le SML appelle les médecins à la grève lundi, sans toutefois fermer la porte aux patients « qui ont déjà pris rendez-vous ». « Cette grève, résume-t-il, est contre la réforme et un gouvernement qui s’obstine à faire les mauvais choix, pas contre les patients. »
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