MONTAGNAC (04)
DR PATRICK DELAHOUSSE,
Malgré toute l’estime que j’ai pour le Dr Maudrux, qui fût mon correspondant urologue lors de son activité à Grenoble, je suis consterné de constater qu’il se fait le complice de la ponction fiscale en offrant sur un plateau aux impôts un superbe cadeau à la charge des modestes allocataires que nous sommes.
Le passage à la mensualisation, dont je ne saisis pas l’intérêt majeur ( mais ce serait parait-il au-dessus de la portée de certains!), entraîne une majoration d’impôts due à l’imposition anticipée d’un 13ème mois pendant 3 ans, non perçu réellement bien sûr puisque déduit l’année suivante.
Ubuesque et pitoyable, on nous explique que c’est pour notre bien, du moins pour ceux qui sont capables de comprendre...
Personnellement, je ne vois pas en quoi une modalité de versement différente de la retraite (mensuelle plutôt que trimestrielle) augmentera le pouvoir d’achat…
Après simulation, compte tenu du montant de mon allocation, revenu unique pour mon couple, cette majoration serait de l’ordre de 500 euros par an, soit 1500 euros en 3 ans!
C’est cher payé l’avance (modeste) de trésorerie, et c’est totalement inacceptable
Quarante mille allocataires, calculez, l’administration fiscale doit remercier notre président de la CARMF ( Caisse de retraite des médecins de France) d’avoir de si bonne idées !!..
Sincèrement navré, je ne pensais pas, après une carrière où j’avais parfois l’impression de ne travailler que pour payer des charges, continuer à en supporter de nouvelles, totalement indues, sans possibilité d’y faire face par mon travail...
Une instruction unique à charge
FRÉJUS (83)
Dr ANDRE MARQUAND
Le récent tapage sur la culpabilité d’une série de personnes (experts médicaux, fonctionnaires, le Laboratoire Servier et définitive surtout Jacques Servier) donne l’impression d’une agression en règle menée contre un coupable idéal car discret et ayant économiquement réussi sur une longue durée. Profil sans doute impardonnable au temps des « people » éphémères et des effets médiatiques d’annonce.
Si les risques du benfluorex sont avérés, reconnaissons que les arguments reçus ne paraissent ni solides ni chiffrés de manière précise. Certes, il est difficile de dénombrer à l’unité les décès, sachant que des millions de boîtes ont été délivrées, souvent avec la mention « non remboursable » privant les patients d’identification précise.
Mais la fourchette offerte en pâture au public et acceptée comme vérité sans aucune vérification, entre 500 et 2 000 morts, semble pour le moins faite « au doigt mouillé », lequel perçoit surtout la direction du vent. On pourrait tout aussi bien parler de 0 à 4 000 morts, voire élargir encore ! Et si l’on tient compte des millions de traitements prescrits, on se demande quelle pourrait bien être l’incidence des effets indésirables rapportée aux patients ayant réellement consommé du benfluorex, la rapporter à la durée du traitement … Mais de tout cela, rien ! Le dossier serait-il vide ?
De plus, les administrations en charge du dossier auraient fait preuve, dit-on d’une certaine inertie, ce qui a permis, comme toujours, de se défausser sur des « lampistes » aussitôt mutés, punis… Pourquoi alors accuser les Laboratoires Servier de continuer à vendre un produit qui a une AMM ?
On entend que le benfluorex a été prescrit hors-AMM. En quoi est-ce la faute des Laboratoires Servier ? Leur responsabilité dans ce type de prescription n’a d’ailleurs pas été soulevée. Comment comprendre que les personnes en charge d’analyser les prescriptions (il y en a, dit-on) aient laissé passer des quantités d’ordonnances de benfluorex non associé à un ou des anti-diabétiques sans s’étonner ?
Et si le benfluorex a été prescrit dans bien des cas à des personnes ayant un poids excessif, aucune évaluation du bénéfice clinique n’a été effectuée en comparaison aux effets indésirables évoqués. Or, pour une personne en surpoids, surtout si celui-ci est sévère, toute perte de poids est cliniquement bénéfique. Des publications sérieuses et en cohérence les unes avec les autres le montrent abondamment. Faire gagner un ou plusieurs points d’IMC à un obèse est positif sur tous les plans. Finalement, le benfluorex pourrait être bénéfique ! Car si les effets indésirables sont hypothétiques, la perte de poids n’a jamais été contestée.
Enfin, si des anomalies ont été observées, quelle est l’imputabilité du benfluorex ? Pas facile : si une HTAP sévère survient, c’est en effet une maladie grave mais souvent isolée et quant à la causalité… Et une valvulopathie infra-clinique et qui le restera des dizaines d’années ?
L’impression qui se dégage de tout cela est celle d’une « instruction » (surtout médiatique) menée uniquement à charge. La communauté médicale et pharmaceutique française, tout comme les patients et le public en général, ne mériteraient-ils mieux que cela ?
Coup de gueule
BANYULS SUR MER (66)
DR FRANCES PIERRE
C’est avec étonnement que je viens de m’apercevoir que peu de médecins généralistes ont demandé une assurance volontaire pour les éventuels accidents du travail pouvant survenir (5 % pour notre département).
S’agissant d’une cotisation facultative, les caisses ont toujours informé de manière « confidentielle » les libéraux sous leur coupe (il est plus intelligent de les humilier que de leur donner une protection correcte ).
Toujours est-il qu’en demandant mon adhésion (qui a été très longue : 3 ans, j’ai su que peu de fonctionnaires connaissaient cette possibilité).
Or, il faut que vous sachiez que les sociétés d’assurances privées ne vous couvrent que pour les arrêts maladie (quelques unes vous proposerons des contrats d’AT, mais elles sont rares).
En conséquence, si vous avez un accident au décours de votre activité, certaines compagnies ne prendront pas en charge vos pertes salaires en arguant qu’il s’agit d’un AT.
Aussi, informez-vous rapidement, car malheureusement personne ne le fera pour vous, et certainement pas les fonctionnaires de la Sécurité Sociale.
La Constitution protége la liberté d’installation
GUYANCOURT (78)
DR PHILIPPE MORGADO
Les politiciens sont toujours velléitaires en ce qui concerne la santé. Ainsi donc, juré craché, grâce à eux, finis les déserts médicaux. On va voir ce qu’on va voir. On va prendre de jeunes praticiens bien frais, tout juste sorti de l’école. Et hop ! La Corrèze ou la Lozère en direct. En ces temps d’individualisme forcené (hédonisme dirait Onfray), il faut donc que les médecins fassent don de leur personne à la République. Et tout le monde applaudit.
Sauf que, et les politiciens le savent parfaitement, c’est impossible. Et oui, en 2002, le Conseil Constitutionnel a intégré la liberté d’installation au bloc de constitutionnalité. Saisi d’une réclamation, tout juge annulerait automatiquement toute disposition obligeant les médecins à s’exiler. Cette agitation politicienne n’est donc que de la gesticulation pour préau d’école en temps électoral.
Néanmoins, ces fameux déserts médicaux sont plus que préoccupants. Il y aura à court terme une pénurie de l’offre de soins. Et comme toujours en France, quand on a un problème, on construit des usines à gaz. Le rêve de ceux qui nous gouvernent serait d’avoir une médecine sans ces "emmerdeurs" de médecins (rappelez-vous la gestion hystéro-stalinienne de la grippe A). On va donc créer des sous-médecins (ou des sur-infirmières au choix), a qui on va déléguer certaines qualifications. Et la maison médicale va être l’alpha et l’oméga. Certains n’en voient pas le danger. Mais une fois que les médecins seront tous encasernés, il y a fort à parier qu’on demandera à ces établissements l’obligation d’être accrédités.
Les praticiens n’ont ni le temps ni l’argent pour cela. Ils deviendront rapidement otages des maisons médicales qui leur proposeront une qualité clé en main. Si vous en doutez, regardez l’évolution de la biologie. Et comme il existe de nombreux postes de salariés vacants, ils quitteront l’exercice libéral. On fera donc venir des médecins de l’étranger pour occuper ces postes. Mais au bout de deux ans d’astreintes quotidiennes et de semaines éreintantes, ils abandonneront pour rejoindre la ville.
Pourtant, il y a un moyen très simple pour attirer les jeunes médecins vers l’exercice libéral, il suffit de les…payer. J’ai dit un très gros mot. Cela ne choque personne que, en France, le prix d’une consultation soit inférieur à celui d’une coupe de cheveu chez le coiffeur. En Allemagne, les praticiens ont des revenus bien supérieurs. Or les dépenses de santé sont contenues et les indicateurs sont meilleurs qu’en France.
Mieux payer les médecins, la solution ?
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique
« Cela correspond totalement à mes valeurs », témoigne la Dr Boizard, volontaire de Médecins solidaires
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne