Covid : 110 000 faux passes sanitaires circulent en France, vers l'abandon des poursuites pour les patients « repentis »

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Publié le 16/12/2021

Crédit photo : S.Toubon

Actuellement 110 000 faux passes sanitaires circuleraient dans l’Hexagone, selon le ministère de l’Intérieur. Utilisateurs, receleurs, trafiquants : 400 enquêtes sont en cours et une centaine d’interpellations ont déjà été réalisées, assure Beauvau, qui rappelle que la peine encourue peut grimper à cinq ans de détention. Mais, « le problème des faux passes sanitaires c'est que c'est souvent en complicité avec de vrais médecins ou de vraies infirmières », a regretté Gérald Darmanin, ce qui rend les faits « très difficiles à prouver ».

Dans ce contexte, et face à l’urgence sanitaire, Olivier Véran a exhorté les utilisateurs de faux passes de « le dire tout de suite » lorsqu’ils arrivent à l’hôpital. Auditionné par les commissions des Affaires sociales et des Lois, le 15 décembre, le ministre de la Santé a rappelé que « la prise en charge n’est pas la même » entre vaccinés et non vaccinés. Au CHU de Nice, 30 % des patients admis en réanimation auraient utilisé un faux passe, selon l’hôpital. « Des personnes aujourd’hui regrettent d’avoir acheté un faux passe, car elles voient bien que le Covid est dangereux, il ne faut pas les empêcher de se faire vacciner », a souligné le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur BFMTV ce jeudi 16 décembre.

Tolérance zéro pour les médecins qui fraudent

Pour ne pas décourager les utilisateurs de QR codes frauduleux qui souhaiteraient aujourd'hui se faire vacciner, le neurologue réfléchit à un « système de repentis ». À savoir : abandonner les poursuites pour que « quelqu'un qui bénéficierait d'un faux document puisse se mettre en règle », précise Olivier Véran. Pour le ministre de la Santé, « il ne faut pas que quelqu'un soit empêché de se faire vacciner parce qu'il aurait déjà un faux passe et qu'on lui dise : "Vous avez déjà eu vos deux doses" et que la personne se retrouve en grande fragilité. C'est faire preuve d'humanité ». Une réflexion est en cours avec le garde des Sceaux.

Invité sur France 5, le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML, s’est quant à lui adressé directement aux détenteurs de faux passes en repentir : « Si vous avez un faux certificat de vaccination et que vous n'osez pas vous faire vacciner par peur d'être puni pour avoir menti, sachez que les médecins ne vous dénonceront pas ! », évoquant « le serment d’Hippocrate ».

Si la tolérance est de mise pour les patients, aucune indulgence n'est prévue pour les professionnels de santé qui recèlent ces faux documents, a mis en garde Olivier Véran, devant l’Assemblée : « Qu'on aille chercher, traquer, ceux qui font des faux passes. Les médecins qui font des faux passes, des fausses injections, alors là, c’est tolérance zéro ! ».


Source : lequotidiendumedecin.fr