Alors que des milliers de soignants ont manifesté samedi pour défendre l'hôpital public, Anne Hidalgo, candidate socialiste à l'élection présidentielle a esquissé ses propositions dans le domaine de santé.
Pour soutenir les services hospitaliers à bout de souffle, avec des mesures du Ségur qui arrivent « trop tard », la socialiste promet, si elle est élue, « un plan massif de recrutement, de formation et de revalorisation de tous les métiers de l’hôpital et du soin » – à savoir « 25 000 infirmiers et aides-soignants supplémentaires et 5 000 logisticiens, techniciens et agents hospitaliers ». Et pour faire face à la pénurie médicale, la maire de Paris propose de former « 15 000 médecins et 1 250 sages-femmes par an » (à comparer aux 10 675 étudiants qui sont passés en deuxième année de médecine cette année). « Des soignants qui aiment leur métier démissionnent sous le poids du sentiment d’abandon et d’autres quittent le service public hospitalier pour le privé ou encore l’étranger », résume la candidate.
Pour faire face à l'urgence, Anne Hidalgo veut imposer « un moratoire » sur l'intérim médical. « C'est la seule façon pour rouvrir des lits dans les hôpitaux et soulager la pression sur leurs services », justifie-t-elle. Olivier Véran a décidé de son côté de reporter le calendrier d'entrée en vigueur du plafonnement strict des rémunérations des praticiens intérimaires (les hôpitaux n'étant pas en capacité d'appliquer cette réforme immédiatement).
Et pour que l'hôpital soit considéré comme « un service public qui soigne » et non « comme une entreprise privée », Anne Hidalgo promet de réformer « la tarification à l’acte » – une réforme déjà engagée – mais aussi « l’Ondam » (objectif national des dépenses d'assurance-maladie, NDLR), sans donner davantage de précisions. De façon plus générale, Anne Hidalgo ambitionne de renforcer « la parole des soignants et des patients dans la gouvernance de l’hôpital » et de faire en sorte que les politiques publiques soient « guidées par un objectif de bonne santé de la population avant de l’être par des objectifs financiers ».
Zones fragiles : les libéraux priés de négocier
Face aux inégalités d'accès aux soins, « inacceptables » à ses yeux, la candidate PS compte réunir les représentants des médecins « pour négocier de nouvelles modalités d’installation » dans les déserts médicaux. « Je souhaite aussi que le nombre d’étudiants en médecine s’adapte aux besoins de santé des territoires », peut-on lire aussi dans son projet.
Anne Hidalgo ne précise pas si elle est favorable ou non au conventionnement sélectif (une installation pour un départ dans les zones dites surdotées). Mais la semaine dernière, le groupe parlementaire socialiste avait apporté son soutien à la proposition de loi communiste de Sébastien Jumel visant à instaurer la régulation à l'installation. Ce texte n'a pas été adopté par l'Assemblée nationale.
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