En Suisse aussi, les revenus de certains médecins font polémique. Lundi 29 janvier, c’est le nouveau président de la Confédération suisse et conseiller d’État en charge de la santé (sorte de ministre de la Santé), Alain Berset, qui est monté au créneau pour dénoncer les revenus de certains d’entre eux au micro de la radio RTS. « Ce n’est pas acceptable de tels salaires. Il y a beaucoup d’études, beaucoup d’engagement mais qui peut justifier un salaire pareil sur le dos des primes et des gens qui payent des primes ? »
Le socialiste fribourgeois réagissait aux propos tenus le même jour sur RTS par le conseiller d’État genevois Mauro Poggia. Interrogé sur la maîtrise des coûts du système de santé, ce dernier a pointé du doigt les dérives de certains médecins, visant plus particulièrement les chirurgiens suisses : « Nous estimons les revenus des chirurgiens proches du million [plus de 862 000 euros, NDLR]. […] Si j’entends certains proches qui sont dans ce secteur-là, si on ne gagne pas un million par année, c’est qu’on n’a pas réussi sa carrière. »
Coup de rabot
Les tarifs des médecins suisses ont déjà subi un coup de rabot le 1er janvier avec la révision du Tarmed (tarif médical), voté par le Conseil fédéral en 2017 sous l’égide… d’Alain Berset. Ce dernier se dit prêt à accentuer la pression sur les professionnels de santé si les coûts continuent d’évoluer à la hausse. « Si on veut freiner l’évolution de ces primes, il faudra freiner là où il y a des opérations faites en trop. Là où on retourne 2, 3 fois chez le médecin quand ce n’est pas nécessaire. […] Il y a beaucoup de médecins qui voient bien que ça ne peut pas continuer comme ça », explique Alain Berset au micro de la RTS.
Ses déclarations ont fait réagir le Dr Jean-Marc Heinicke, président de l’Ordre des chirurgiens genevois, qui évoque un « chiffre fantaisiste », une confusion entre « chiffre d’affaires et honoraires » et qui dénonce un « amalgame entre ce qui est à charge de l’assurance de base et de l’assurance privée ».
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