Le Dr R. est médecin généraliste en secteur II dans les Hauts-de-Seine. Âgé de 59 ans, il raconte au « Quotidien » comment il a été pressé par l’assurance-maladie de parapher le contrat d’accès aux soins.
« J’ai signé le CAS juste avant l’été 2013. Une DAM (déléguée de l’assurance-maladie) est venue me voir plusieurs fois à mon cabinet. Elle me disait de ne pas écouter les syndicats hostiles au contrat, et me laissait entendre que si je signais ce contrat, la caisse me laisserait plus tranquille. J’ai eu le sentiment que je n’avais pas le choix, j’ai espéré que la caisse me "harcèlerait" moins si je signais. D’autant qu’avec la crise, j’ai déjà bloqué mes honoraires, et j’ai même baissé certains tarifs. Le CAS ne me porte pas préjudice sur le papier, même s’il ne me procure aucun avantage. Après avoir signé, j’ai reçu un courrier de la caisse me félicitant, et peu de temps après, un autre me menaçant de sanctions parce que mon taux de prescription en médicaments non substituables était supérieur à la moyenne... Je ne vais rien modifier à ma pratique, car le jour de mes soixante ans, je compte dévisser ma plaque. Je suis fatigué de cette convention de servage ».
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