L’assurance-maladie a présenté ce jeudi matin, en commission paritaire nationale (CPN), un bilan satisfaisant de la première année du dispositif de rémunération à la performance (P4P). Les médecins libéraux se sont mobilisés en 2012 en faveur de la qualité des soins en réalisant leurs objectifs à hauteur de 50 % pour 2012, en moyenne.
Grâce au P4P, les 46 358 généralistes qui ont une patientèle de plus de 200 patients les ayant choisis comme médecin traitant, ont bénéficié d’une prime annuelle dont le montant moyen atteint 5 365 euros pour 2012. Soit une hausse de 3% en moyenne de leurs honoraires, indique la CNAM. Les médecins spécialistes ont pour leur part majoritairement bénéficié de la rémunération relative à l’organisation et l’information du cabinet (1 750 euros).
Trois quarts des généralistes ont justifié la tenue d’un dossier informatisé
« L’analyse par grandes familles d’indicateurs révèle une progression significative de la modernisation du cabinet, explique la CNAM. L’informatisation est devenue un outil à part entière pour le suivi des patients chroniques. » Quelque 80 % des médecins omnipraticiens sont éligibles sur ce volet (73 % de l’ensemble des médecins).
Par ailleurs, 73 % des généralistes ont justifié la tenue d’un dossier médical informatisé et 72 % des omnipraticiens ont élaboré un volet médical de synthèse. Deux généralistes sur trois se sont équipés pour télétransmettre et ont utilisé les téléservices. Et la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) a permis le développement des logiciels d’aides à la prescription médicalisée, utilisés par 64 % des omnipraticiens (48 % pour l’ensemble des spécialités).
Un meilleur suivi des diabétiques
Des progrès relatifs au regard des objectifs cibles sont observés sur le suivi des pathologies chroniques. Hormis le suivi ophtalmique resté stable, tous les indicateurs sont à la hausse, se réjouit la CNAM. L’amélioration est notable pour l’hémoglobine glyquée (de 40% avant le CAPI en mars 2009 à 46% fin 2011 puis 49% fin 2012). « Environ 300 000 personnes diabétiques supplémentaires ont bénéficié des dosages d’hémoglobine glyquée recommandée dans l’année », explique l’assurance-maladie.
Les progrès sont également significatifs dans la couverture des facteurs de risque cardio-vasculaires par les statines (taux d’atteinte de 53 % avant le CAPI en 2009 puis à 58 % fin 2011 et 60 % fin 2012).
La prescription efficiente, pas la prévention
Le P4P a renforcé l’efficience de la prescription en ce qui concerne notamment l’aspirine à faible dosage pour les patients traités par anti-agrégants plaquettaires. La prescription dans le répertoire a été soutenue pour les statines, IPP et antihypertenseurs. « L’ensemble des résultats en progression obtenus sur ce segment des génériques doit être considéré comme un point de départ », analyse l’assurance-maladie.
La CNAM présente en revanche un bilan négatif de l’impact du système de rémunération sur objectifs en matière de prévention. Le dépistage des cancers du sein et du col ou encore la vaccination contre la grippe saisonnière a été un relatif échec et mérite de nouveaux efforts. Dossier complet dans le journal de lundi 15 avril.
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