Le mouvement contre la loi santé et la désertification médicale, baptisé « le Printemps de Roanne », créé le mois dernier, se poursuit toujours dans la Loire.
Après une grève massive des médecins généralistes roannais à la mi-mai, puis une seconde, de la permanence des soins, fin mai, les grévistes se sont donné rendez-vous devant la CPAM de Saint-Étienne pour connaître les démarches à suivre pour se déconventionner. Les lettres des médecins, identiques, ont été déposées, une à une dans la boîte aux lettres de la CPAM vers 13 heures ce mercredi 3 juin. « Le serment d’Hippocrate précise : " Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission ". Ce point particulier restera non négociable », écrivent-ils.
Les praticiens de ce mouvement avaient prévenu, que sans réaction de la part des pouvoirs publics, ils monteraient au créneau. « 65 médecins ont représenté les 95 % de manifestants au siège de la CPAM », indique le Dr Éric Lion, médecin généraliste de la région roannaise. « La semaine dernière nous avons entrepris la grève de la permanence des soins ensemble, il y a eu de nombreuses réquisitions », ajoute-t-il.
Soutien des patients
Les réunions hebdomadaires des médecins se poursuivent pour planifier les prochaines actions. Ils souhaiteraient « organiser une manifestation en ville », mêlant patients et professionnels de santé. Pour le moment, la date envisagée est le samedi 13 juin, mais elle n’est pas arrêtée.
« Nous discutons beaucoup avec notre patientèle. Nous voulons connaître leurs attentes vis-à-vis de leur médecin de famille », précise le Dr Lion. Les généralistes roannais ont mis à disposition de leurs patients des questionnaires dans leur salle d’attente.
Dans quelques jours ils débuteront l’exploitation des réponses. Cette initiative a enclenché des discussions lors des consultations. « On sent qu’on a un soutien de la population. Certains, nous demandent même ce qu’ils peuvent faire pour nous », souligne le Dr Lion.
Le député-maire républicain de Roanne, Yves Nicolin a regretté dans un courrier à Marisol Touraine le « semblant de réponse » apportée par la ministre lors d’une séance à l’Assemblée nationale le 20 mai.
« Vous avez complètement éludé la cause de cette fronde des médecins qui s’insurgent contre votre projet de loi santé passé en force et qui ne répond pas aux problématiques avancées par ces professionnels de santé », note le député dans sa lettre.
* Crédits photos : Dr Eric Lion
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique