« Développer des équipes de soins de proximité » et y associer la « généralisation d’une rémunération au forfait » pour favoriser le travail en équipes. Ainsi se dessine la nouvelle stratégie de santé que le gouvernement entend porter dans les prochaines années. L’objectif est de recentrer l’hôpital sur ses missions et, parallèlement, de favoriser les coopérations libérales autour de nouveaux parcours du patient, sans rupture de prise en charge.
Les libéraux de santé franciliens ont pris les devants. Réunis à l’occasion de la première journée des URPS d’Ile-de-France, les huit présidents d’union (1) ont mis en lumière des projets de coopération interprofessionnelle dont la paternité revient aux seuls libéraux. « Dans une région qui réunit 20 % de la population nationale et 25 % des professionnels de santé du pays, on peut espérer que nos initiatives aient valeur d’exemple », a expliqué Jean-Jules Morteo, président de l’URPS infirmiers. « Heureusement que nous n’avons pas attendu qu’on nous impose un cadre pour que les libéraux travaillent ensemble ! », a renchéri le Dr Bruno Silberman, de l’URPS-médecins. Le radiologue défend une médecine « concrète » sur des « microterritoires » et non une médecine « élaborée en conclave dans un ministère ».
Livret de liaison.
Un exemple concret ? Les branches « médecins », « pharmaciens » et « infirmiers » de l’URPS ont travaillé ensemble à l’élaboration d’une « carte navette » de sortie d’hôpital, qui facilite la coordination des soins libéraux autour du patient (avec les soignants habituels). « Ça paraît tout bête mais il s’agit d’un partage d’informations basiques que les professionnels se doivent de connaître », explique Renaud Nadjahi, pharmacien. Un premier travail a permis de définir le périmètre et les objectifs de ce livret de liaison. Le contenu et les modalités de circulation de ces informations sont à présent établis et les URPS étudient les solutions de mise en œuvre et de diffusion de cette carte commune de coordination des soins.
Cette action (qui préfigure l’existence d’une coordination dématérialisée autour du patient) s’inscrit dans le volet prévention du projet régional de santé. Mais son financement reste à l’étude.
Sur la carte, que le patient garde en sa possession, sont inscrits le nom et les coordonnées de tous les professionnels de santé impliqués dans le parcours de soins après hospitalisation. « Une première expérimentation dans les Hauts-de-Seine nous a montré que médecins et soignants ne savent tout simplement pas avec qui ils travaillent. On espère améliorer cela, ainsi que notre contact avec l’hôpital », ambitionne le pharmacien. L’URPS table sur un déploiement régional d’ici à la fin de l’année.
(1) Chirurgiens-dentistes, masseurs-kinésithérapeutes, orthophonistes, orthoptistes, pédicures-podologues, pharmaciens, sages-femmes et médecins. Manquent les biologistes, en mal d’URPS.
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