COMMENT renforcer l’accès à la médecine générale ? Parmi les quinze propositions que le Collectif interassociatif sur la santé en Rhône-Alpes (CISSRA) vient de médiatiser à Lyon, deux concernent l’accès aux soins de premier recours. La première consiste à « limiter l’installation des médecins conventionnés en zones sur-denses », la seconde vise à « créer des centres de santé de statut public » partout où les besoins existent. Le CISSRA, qui regroupe 107 associations de patients et d’usagers des huit départements, a présenté ses propositions en présence des deux seuls élus lyonnais à avoir répondu favorablement à son invitation, le Pr Jean-Louis Touraine (PS), fier d’avoir été le « rédacteur d’une partie du programme santé du candidat Hollande », et Michel Havard (UMP).
Si le premier s’est montré favorable à la plupart des propositions du collectif associatif, le second a provoqué la discussion avec une mesure choc pour répondre à la crise de la médecine générale libérale dans certaines zones. L’idée serait de créer un corps de « médecins généralistes fonctionnaires volants » qui accepteraient, en contrepartie de la rémunération de leurs études (non précisée), de renoncer à leur liberté d’installation pendant les dix premières années de leur carrière. Il reviendrait aux Agences régionales de santé d’indiquer à ces généralistes la commune où visser leur plaque. Le dispositif irait plus loin que l’actuel contrat d’engagement de service public (CESP), où les jeunes médecins engagés ont le choix de plusieurs zones sous denses où s’installer.
« Face à la situation de crise que traversent certaines régions, justifie le député lyonnais, et sachant qu’en matière de médecine il faut anticiper de huit à dix ans, c’est dès maintenant qu’il faut réfléchir à cette proposition, et en informer les futurs étudiants en médecine ». « Après tout, insiste-t-il, la formule existe depuis des lustres pour les médecins militaires. Qui pourrait s’opposer à ce que la collectivité prenne en charge le financement des études de ces futurs praticiens qui le lui rendront bien ? J’ai soumis l’idée au groupe UMP de l’Assemblée nationale, conclut le député lyonnais, elle est certes débattue mais elle fait son chemin car mais personne n’y oppose de contre argument convaincant… »
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