Plus de 30 000 signatures dont une quarantaine de personnalités parmi lesquelles plusieurs médecins connus du grand public… La pétition en faveur d'une réforme du congé paternité lancée il y a quelques jours par le magazine « Causette » et adressée au président de la République connaît un franc succès. Les Drs Patrick Pelloux, urgentiste et président de l'AMUF, le jeune auteur à succès Baptiste Beaulieu, les professeurs Laurent Lantieri (chirurgien plastique) et François Olivennes (gynécologue-obstétricien) ainsi que les psychiatres Christophe André et Serge Hefez comptent notamment parmi les signataires.
Ce congé de onze jours pour les hommes doit être à terme allongé à six semaines, réclament les auteurs de la pétition. Comme ils le rappellent, les femmes ont le droit à huit semaines obligatoires de congé maternité, dont six après la naissance. « Ce serait donc une mesure d’équité et un signal fort pour l’égalité femmes hommes et pour le bien-être de la société dans son ensemble », estime le magazine « Causette ».
Parmi les raisons invoquées pour cette pétition : « rééquilibrer le partage des tâches et lutter contre la charge mentale des femmes », « limiter l’impact de la maternité sur la carrière des femmes » et créer les conditions d'une « vraie rencontre entre le nourrisson et son père ».
« Modernité »
« Je suis persuadé que beaucoup de femmes, lorsqu'elles postulent pour un job, ont en face d'elles un patron qui leur demandent si elles ont envie d'avoir un enfant, a indiqué au micro de France Inter le Dr Baptiste Beaulieu, interrogé sur son engagement. En rendant ce congé obligatoire au moins pour onze jours, on diminuera cette question-là, qui provoque bien souvent une injustice à l'embauche. » « Après neuf mois de grossesse, rentrer chez soi, découvrir ce que c'est d'être maman en étant accompagnée de son compagnon peut être un bon moyen de rebondir », a-t-il ajouté.
Interrogé ce lundi par « le Quotidien », le Dr Pelloux évoque la nécessité d'« une modernité à avoir » sur ces sujets. « En tant que médecin, nous connaissons l'importance du lien entre le père et l'enfant, il n'y a pas que la femme qui doit s'investir dans les premiers jours après la naissance », précise l’urgentiste.
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