À l’occasion du 121ème congrès de la société française d’ophtalmologie (*), le syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) a fait le point sur les initiatives d’une spécialité confrontée à une démographie vacillante.
La délégation de tâches est une piste prioritaire pour lutter contre les délais d’attente. La profession a mis sur pied une coopération ophtalmologistes orthoptistes pour le renouvellement des prescriptions de lunettes.
Après une expérimentation dans la Sarthe, un arrêté paru en janvier 2015 a autorisé la généralisation du protocole, qui est testé dans 14 régions. Dans deux ans, si les résultats restent positifs, cette nouvelle pratique sera financée par la Sécurité sociale. Pour le Dr Thierry Bour, président du SNOF, l’intérêt de cette coopération est manifeste. Elle permet de faire passer les délais d’attente (pour un simple renouvellement) de douze mois dans certaines régions à 15 jours. Mais les ophtalmologistes de secteur II sont plus nombreux que ceux de secteur I à pouvoir l’expérimenter, car leur niveau de revenus permet plus facilement l’embauche d’un orthoptiste. Environ 80 % des nouveaux installés choisissent le secteur II. À terme, juge le SNOF, une grande majorité d’ophtalmologistes exercera en honoraires libres.
Dépistage des patients diabétiques confié aux orthoptistes
Les ophtalmologistes s'approprient aussi la télémédecine. Un protocole initié au CHU de Rouen permettra bientôt à des orthoptistes de Neufchatel en Bray (76) de renouveler une prescription de lunettes sous le contrôle à distance du Chu de Rouen (76). Le protocole a été validé par la HAS et l'expérimentation devrait commencer rapidement. Mais déjà, le dépistage du diabète par des orthoptistes, pour des patients non suivis régulièrement par des ophtalmologistes fait l'objet d'un protocole validé et appliqué sur toute la France. Les patients sont vus par l'orthoptiste qui réalise un cliché de leur fond d’œil. La photo est adressée à un ophtalmologiste qui contrôle le dossier à distance et effectue son compte rendu. Il s'agit du premier acte de télémédecine en France faisant l'objet d'une prise en charge par l'assurance-maladie.
Le syndicat s’alarme en revanche d’un amendement UMP introduit dans le projet de loi Macron lors de son examen au Sénat. La disposition supprime toute obligation d’ordonnance pour les verres correcteurs, quel que soit l’âge du patient. « Dans 36 % des cas de patients venus chez un ophtalmo pour un renouvellement d’ordonnance de lunettes, calcule le SNOF, le praticien détecte une pathologie, parfois grave ». Le SNOF rappelle que les affections de l’œil les plus graves sont asymptomatiques.
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