La direction générale de l’offre de soins (DGOS) trace les contours du système de santé français dans son édition 2015 des « chiffres clés » (lire le rapport en PDF). Regroupement à l’hôpital et en libéral, virage ambulatoire, soins de premiers recours, la DGOS met l’accent sur les répercussions de la stratégie nationale de santé, instaurée par le ministère dont elle dépend.
Rapprochement des établissements hospitaliers
La France compte 2 694 établissements, dont 1 047 structures privées à but lucratif (39 %), 947 structures publiques (35 %) et 700 établissements privés d’intérêt collectif. « La tendance est au rapprochement des établissements hospitaliers, encouragé par la création de groupements hospitaliers de territoire », commente la DGOS.
Les groupements de coopération sanitaire (GCS) se sont développés (de 347 en 2010, ils sont 583 en 2014) tout comme les communautés hospitalières de territoire (47 sont en projets, 29 existaient en 2012).
Deux fois plus de MSP en un an, le pacte territoire santé boudé
Les professionnels de santé sont eux aussi pris dans un mouvement de regroupement. La DGOS recense 600 maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) en 2014, contre 370 en 2013 et 174 en 2012. Elles sont surtout installées à l’Ouest, dans le Centre, et en Rhône-Alpes.
[]La DGOS signale 1 750 centres de santé en 2014 (dont 40 % sont médicaux ou pluriprofessionnels) et 632 réseaux en 2013.
En revanche, les résultats du pacte territoire santé sont plus mitigés. Quelque 881 contrats d’engagement de service public (CESP) sont enregistrés en 2014, tandis que l’objectif fixé pour 2017 est de 1 500.
Quant aux praticiens territoriaux de médecine générale (PTMG), 323 contrats ont été signés sur 2013 et 2014, alors que 400 contrats ont été ouverts au Journal officiel.
Les médecins correspondants du SAMU (MCS), qui doivent assurer un accès aux soins urgents en moins de 30 minutes, étaient 434 en 2014, pour un objectif de 600 en 2015.
L’HAD, l’ambulatoire, et la télémédecine ont le vent en poupe
L’activité en hospitalisation à domicile (HAD) accuse une progression de 5,4 % entre 2011 et 2012, où 4,1 millions de journées sont recensées. L’activité de médecine chirurgie obstétrique (MCO) affiche 27,9 millions de séjours en 2012 (+1,6 %), les soins de suite et de réadaptation (SSR), 36 millions de journées (+2 %) et la psychiatrie, 26,2 millions (+ 0,1 %).
Le déploiement de la chirurgie ambulatoire est ininterrompu depuis 2007. Parti de 32 %, le taux d’ambulatoire dans les séjours en chirurgie au niveau national est de 44,6 % en 2014.
[]La télémédecine est citée comme autre innovation encouragée par le gouvernement, avec 331 projets en 2012.
La France au milieu des pays de l’OCDE
Loin du ton alarmiste de l’Atlas de l’Ordre des médecins, la DGOS indique que 218 300 médecins exercent en France, dont 88 200 salariés et 130 100 libéraux ou mixtes.
Ils sont suivis des chirurgiens-dentistes (40 800, dont près de 37 000 libéraux), des pharmaciens (73 700) et des sages-femmes (20 200).
Le numerus clausus en 2014 était de 7 492 pour les étudiants en médecine, dont le nombre total atteint 41 142. Les internes sont eux, 30 046.
La France se situe ainsi au milieu des pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), avec 3,3 médecins pour 1 000 habitants, derrière l’Allemagne (4) et l’Espagne (3,8), mais devant le Royaume-Uni (2,8) et le Canada (2,5).
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